Comme à chaque début d’année, l’éternelle valse des salons de la moto s’invite au bal des passionnés. Camion chargé, valises pleines, caisse d’eau et baume à lèvre, on prend la route une fois de plus pour aller à la rencontre de nos lecteurs, de nos supporteurs, quelques fois de nos détracteurs, mais qu’à cela ne tienne, on part heureux, les fourmis dans les jambes à l’aube d’une nouvelle saison.
Des heures qui n’en finissent plus, mauvaise qualité d’air, bouffe dégueulasse, longs déplacements, mais LA VIE EST BELLE! Eh oui, parce que pour plusieurs week-ends la vie s’arrête. On passe en mode moto : on parle moto, on regarde des motos, on mange moto, on dort moto, on rêve moto, on sent moto… Après toutes ces années, on me demande encore pourquoi j’assiste personnellement à tous ces salons. Tu n’as pas d’employés? La question n’est pas là : j’aime cette effervescence, ce sentiment de fête, ces gros happening moto, ces messes annuelles de la moto. Ces salons nous permettent d’aller à la rencontre des passionnés comme nous. C’est notre unique chance de vous rencontrer tous en même temps et de pouvoir échanger sur vos expériences. Mieux encore, d’aller chercher vos impressions sur notre travail : bonnes ou mauvaises, les critiques sont appréciées et permettent de s’améliorer.
Ces salons s’avèrent mon pèlerinage annuel de sondage humain! Quoi de mieux qu’une belle rencontre face à face et de vivre un moment de passion partagée, surtout dans une ère où tout va extrêmement vite et où les gens se retrouvent plus souvent qu’autrement cachés derrière un écran, moi le premier. Ce sont des moments précieux que je me permets en début d’année, car ils font du bien, et ce, malgré la fatigue et les week-ends loin de ma famille.
Je suis toujours surpris d’année en année par le sentiment d’appartenance et de communauté des motocyclistes. Le mot famille prend vraiment tout son sens chez les bikers. Dans ces rassemblements ou sur la route, il n’y a plus d’avocats, de comptables, de représentants des ventes, de coiffeuses, d’éducatrices, de femmes ou d’hommes d’affaires, etc., il n’y a que des motocyclistes. Des passionnés qui roulent au gré du vent à la découverte de la route. On jase, on échange, on partage, on rit, mais sans jamais savoir à qui on s’adresse, et ça nous est complètement égal! Tu roules en deux roues, tu es dans ma gang!
C’est universel. Je roule partout dans le monde et c’est la même chose : entre motocyclistes, on se reconnaît et on se respecte. Un motocycliste n’est jamais seul au monde : sa famille élargie le suit partout. La moto est un lien, une fraternité qui dépasse toutes les frontières. Vous en avez sûrement déjà fait l’expérience. Que ce soit au restaurant, à la station service, ici ou ailleurs, si vous croisez un ou plusieurs autres motocyclistes, il y aura inévitablement un échange entre vous : la passion partagée est trop grande!
NOTRE FIERTÉ
Comme de bons pères ou de bonnes mères de famille très fiers de leurs enfants, les motocyclistes le sont tout autant de leur moto. Notre moto, c’est notre fierté. On l’aime, la cajole, la respecte, la vénère, bref l’estime au plus haut point. Notre monture représente un prolongement de soi, ce qui en fait sa beauté et son importance. Une moto, c’est une valeur sentimentale puisqu’elle nous rappelle des souvenirs et des émotions constamment. Elle trace une ligne du temps nostalgique qui ne cesse d’accumuler les évènements heureux.
Une moto, c’est un livre d’histoire, notre histoire. J’ai effectivement tellement de souvenirs avec les différentes motos que j’ai possédées que je pourrais en écrire un livre : c’est la même chose pour vous, j’en suis convaincu. J’ai rarement rencontré des motocyclistes qui n’étaient pas fiers de leur moto, au contraire. Tout prétexte est bon pour jaser, chacun y allant de ses anecdotes. Une boite à souvenirs sur deux roues!
Je continuerai donc d’aller à votre rencontre puisque c’est un plaisir coupable. Je continuerai d’écouter vos histoires de bikers parce que j’aime ça. Je continuerai de vous raconter mes histoires moi aussi et surtout, je continuerai de vous faire partager ma passion! Mais si jamais je parle trop, ne vous gênez pas pour m’arrêter. Parfois j’ai le gaz qui colle dans l’fond!!!