Pourrais-tu nous parler de ton cheminement en tant que propriétaire d’école de conduite moto?
On pourrait dire que j’y suis arrivé pas mal par accident… ayant répondu à une annonce pour devenir moniteur… automobile. Après un essai, je me suis aperçu que ce métier n’était pas pour moi. Le propriétaire ayant besoin d’un remplaçant à pied levé, je relève le défi avec seulement une demi-journée de formation comme assistant lors d’un cours #2! Mes seules références étant quelques petits dessins sur une feuille et ma vaste expérience moto. Comme le disait mon futur patron : « Transfère ton vécu! ». N’ayez crainte, par la suite, j’ai suivi ma formation de l’AQTR.
Tu as donc attrapé la piqûre?
Tu dis! Après trois ans, je voulais ouvrir ma propre école, mais en raison du moratoire, je devais m’en procurer une existante. J’ai bien essayé (durant trois ans) d’acheter celle de mon ancien patron qui refusait toujours de me la céder. Un jour, il accepta, mais au prix prohibitif qu’il en demandait, j’ai dû passer mon tour…
Tu avais un plan B?
Oh que oui! Je décidai donc de me tourner vers mon commerce de motos usagées (que j’opérais déjà à l’époque) et d’investir sur moi en prenant un cours de mécanique. Je terminai ma formation à la fin de l’année 2010 lorsque je reçus un appel de mon ancien patron qui a finalement baissé son prix de 75 %, incluant 8 motos récentes! J’ai dû mettre les bouchées doubles pour me préparer pour le salon de la moto afin de me créer une clientèle. En parallèle, je terminais mon cours de mécanique, effectuant mon stage dans ma propre entreprise! Quatre ans plus tard, je n’ai pas vu le temps passer et l’avenir s’annonce prometteur! Je suis passé de 120 élèves en 2011à 600 l’an passé.
Tout n’a pas toujours été sur des roulettes?
La première année, après un mois et demi, un incendie a détruit mon local. J’ai donc dû opérer à partir de mon domicile en coordonnant les motos sur différents sites, les déplaçant avec mon autobus scolaire converti! Les semaines de cent heures, c’était la norme…
Qu’est-ce qui te captive le plus dans ce métier?
Comme je le dis souvent, je ne vends pas des permis, j’apprends aux gens comment contrôler leur moto. Je mets l’accent sur la qualité des formations et non la quantité.
Parle-nous de ton bébé, le fameux simulateur de moto.
J’ai acquis ce simulateur en 2013 à la veille du Salon de la moto de Québec (j’en recherchais un depuis deux ans) d’une compagnie basée en Oklahoma. Ce fut un coup de tête autant qu’une révélation. Du côté de l’automobile, il existe un bloc de six heures de simulateur qui correspond à six heures de pratique. Mon but ultime serait d’offrir des formations hivernales aux divers corps policiers à moto, de cette façon, leur retour en selle au printemps n’en serait que facilité. Pour ma part (ma conjointe peut le confirmer), ma conduite s’est beaucoup améliorée. Je pilote d’une manière beaucoup plus souple et avec beaucoup moins d’à-coups.
Comment sont bâtis tes groupes d’élèves pour les cours pratiques?
Même avec des sondages sur les expériences de conduite, il est très difficile de bâtir des groupes homogènes. Mais à ces infos doivent s’ajouter les impondérables (exemple : un élève rate son examen théorique à la SAAQ); 6 % prennent des cours privés de mise à niveau. Ces formations donnent des résultats deux fois plus rapidement qu’en formation régulière. Après le deuxième cours, si l’élève ne suit pas, il devrait suivre un cours de perfectionnement pour se mettre à niveau. Il ne faut pas pénaliser les élèves qui ont soit une base ou encore une plus grande facilité d’apprentissage.
Que te réserve l’avenir?
J’ai plein de projets à moyen terme, mais d’ici là, la saison 2015 s’annonce déjà prometteuse!