Par Éric Ménard
Alors que Montréal subissait sa première tempête de neige en décembre dernier, j’avais la chance de me trouver au lancement de la nouvelle Scrambler de Ducati à Palm Springs en Californie. Il y a des jobs pires que ça.
La thématique du lancement était : « Land of joy », littéralement « Terre de joie ». Bon, la traduction est bancale, mais on comprend le principe. Avec cette moto simple et dénudée de tout artifice électronique, Ducati souhaitait nous faire comprendre que, parfois, même si on est une compagnie qui offre habituellement des motos aux performances stellaires, on peut aussi s’amuser ferme avec une bonne vieille moto toute simple.
Même si je suis un grand amateur de technologie, j’aime bien aussi me retrouver au guidon d’une moto de type vintage. Un moteur, un guidon et 2 pneus. Ça nous ramène à l’essentiel et on dirait que ça calme l’esprit. Avec une moto moins performante, on a moins envie de tester ses limites. On est plutôt porté à retrouver le plaisir simple de conduire une moto : le vent dans le visage, le ronronnement du moteur, le petit ballottement du corps en synchro avec les suspensions. On est zen. Aucun contrôle de traction, pas de suspensions ajustables et un minimum de données au tableau de bord. On y va old school. That’s it, that’s all.
Le monde de la moto n’échappe pas à la mode. Il y a des cycles évidents. Rappelez-vous quand les Teutul régnaient au top des palmarès télé avec l’émission West Coast Choppers. Des motos hors-norme qui avaient plus leur place dans une vitrine que sur la route. Tout le monde en voulait une et les fabricants avaient sorti plein de modèles aux lignes inspirées du monde custom. Il y a aussi eu beaucoup de développement de motos touring, premier choix de beaucoup de baby-boomers en quête de voyages à l’aube de leur retraite.
Maintenant que les derniers de ce groupe ont passé la soixantaine et migrent tranquillement vers d’autres loisirs ou des motos moins imposantes, les fabricants lorgnent du côté des jeunes. Ils ne veulent pas revivre le passage à vide du tournant du siècle. Ils offrent donc une plus vaste gamme de modèles avec des motos moins intimidantes physiquement et financièrement. C’est pourquoi on voit Harley-Davidson qui offre maintenant une petite 500, KTM a une 390 sportive, Yamaha offre sa Bolt et Ducati offre l’une des motos les moins intimidantes à être sortie de l’usine de Bologne depuis belle lurette. Oui, mes amis, c’est une bonne période pour être motocycliste.