Par: Pierre Patry, Saint-Romuald (Lévis)
Bon, au premier abord, ça semble un peu confus. Probablement que ça l’est un peu aussi… je m’explique. À la fin août dernier, ma conjointe et moi avons fait un périple à moto de plus de 5000 km qui nous a fait découvrir et vivre tellement de choses, qu’à notre retour, on a eu l’impression de sortir de notre laveuse après un bon essorage. Cela dit, ce n’est pas faux parce qu’on n’a pas eu que du beau temps. Mais quel voyage! Je ne vous énumérerai pas la liste des endroits visités et des routes empruntées, car j’en conviens, ça peut être ennuyeux. Je peux vous dire qu’il s’agissait quand même d’un voyage de rêve pour ma douce et moi. Seulement en lisant le titre, je devine que certains d’entre vous se doutent d’un ou de quelques endroits visités lors de notre aventure. À vrai dire, pour mieux résumer notre périple américain en un seul titre, il aurait plutôt fallu que j’écrive quelque chose comme : « Trafic de New York, bris à Philadelphie, chaleur de Washington, pluie en Virginie, trop de chevreuils en Caroline du Nord, frottage des pegs au Tennessee et on clenche à partir du Kentucky pour revenir ». Encore là, je conçois que même si ce titre est tout sauf ennuyant, ça non plus ce n’est pas adéquat. Comme ça, vite, vite, on pourrait croire que ce voyage a été troublant ou même pénible. N’en croyez rien! Bon, il y a eu de la pluie et des imprévus. Mais un voyage en moto se doit d’en avoir un peu, non? Sinon, on raconte quoi? À bien y penser, à défaut d’être originaux, on peut raconter que notre voyage nous a permis… de nous prendre en photo avec la statue de Rocky à Philadelphie et que, oui, ma blonde m’a obligé à monter les « fameux » escaliers de ce dernier à la course. Qu’à Washington D.C., on a vu et visité des endroits qu’habituellement on ne voit que sur écran. Qu’en sortant de cette capitale, il a fallu faire un petit détour par un concessionnaire moto à cause d’un bris (la moto de ma douce a été sauvagement attaqué par un stationnement sur son côté droit). Et que lorsqu’on est arrivés là-bas, les gens du concessionnaire ont été totalement charmants et ont bien pris soin de nous deux. Il faut dire qu’ils avaient honte de la météo et ils nous ont « juré » n’avoir jamais vu ça en août. Probablement aussi parce qu’on avait l’air de scaphandriers en remontée de plongée. Ensuite, peut-être qu’on pourrait vous raconter qu’on a fait le Skyline drive au complet malgré la limite de 35 mph pour la longueur des 105 miles et comme si ce n’était pas assez, on a fait les 470 miles du Blue Ridge Parkway que légèrement, très légèrement, plus vite. Ensuite, on pourrait vous raconter qu’après ces 575 miles de moto zen, on s’est mis à faire les rides tout autour des Smokey Mountains de façon un peu plus… passionnée disons. Par exemple, je me rappelle faire la Tail of the Dragon (route 129) en criant comme un débile dans mon casque sur sa longueur de 11 miles tout ça en frottant mes « Wo! Penche pas plus! » dans tous les virages. On pourrait aussi possiblement vous dire que si vous n’avez pas envie de discuter avec des étrangers qui vous approchent à tous vos arrêts de façon automatique, n’y allez surtout pas avec une Ducati Diavel Strada comme ma douce, ou un Triumph Rocket III Roadster comme moi. Parce que des « Ouate de phoque iz date », vous n’avez pas fini d’en entendre. Ouf! Bon, finalement, je ne sais pas trop comment vous raconter notre voyage. Alors, on prépare la prochaine brassée et on s’essaie à nouveau après l’essorage, OK?