KTM a parcouru beaucoup de chemin en peu de temps. Pendant des années, l’entreprise a fait fortune dans le domaine des radiateurs. Le fait qu’elle passe maintenant du statut de petit manufacturier régional de machines de motocross à celui de fabricant de calibre mondial est particulièrement intéressant. En 2014, les ventes de KTM étaient pratiquement à égalité avec celles de BMW et l’avenir s’annonce prometteur pour la firme autrichienne.
Depuis l’arrivée du designer Gerhard Kiska à la fin des années 1990, KTM brille par son utilisation exceptionnelle du design. Du look de ses motos aux dépliants chez les concessionnaires, KTM dégage une image visuelle forte et stable. Aucune autre compagnie de moto ne réussit si bien à utiliser le design comme levier pour vitaminer son image et ses ventes.
La RC390 s’inscrit dans cette approche et elle deviendra sans doute l’une des motos les plus importantes de la décennie. Pour la première fois depuis 30 ans, les motocyclistes se font offrir une petite machine sportive haute performance de haute qualité. Les Honda CBR250R et Kawasaki Ninja 300 sont des réalisations brillantes, mais elles dégagent une impression de modèles d’entrée de gamme. Pas la RC390.
Kiska design (qui compte maintenant une centaine d’employés) a réussi ce tour de force en concevant des composantes frappantes là où on ne s’y attendait pas (le bras oscillant à nervures croisées, par exemple) et en jouant avec la transparence des matériaux (dans la partie avant du carénage). Tout cela contribue à ajouter des niveaux de complexité visuelle sans trop affecter le prix, et à différencier la RC390 de toutes ses rivales. Ajoutez à cela des roues de qualité, le graphisme de haut niveau habituel de la firme et une suspension WP, et vous obtenez une petite machine sportive très distinctive dans un marché surchargé.