Le deuxième banquet annuel du Temple canadien de la renommée de la moto honorait des noms connus de tous aussi bien que d’autres moins connus.
En tête de liste, Yvon Duhamel, l’un des coureurs les plus colorés de la scène internationale des années 1970. La présentation, lors du banquet, a couvert avec rigueur ses exploits en course sur glace et sur piste de terre, et mis en évidence sa lignée : Mario et Miguel, ses fils, ont suivi ses traces en devenant eux-mêmes coureurs professionnels. Mais, dans l’esprit des gens, Yvon sera toujours associé à Kawasaki et à sa célèbre KR750 trois cylindres à deux temps qui avait la fâcheuse habitude de saisir et de catapulter le pilote en orbite. Aux États-Unis, toujours dans les années 1970, il a remporté cinq courses nationales, ce qui lui a valu d’être remarqué en Europe où il a par la suite couru dans deux épreuves d’endurance de 24 heures, soit Le Mans, et le Bol d’Or où il y fit équipe avec son fils et termina au septième rang. Yvon Duhamel fut le coureur qui amassa le plus de points lors de l’épreuve USA contre Royaume-Uni de 1973, et fut choisi comme capitaine de l’équipe américaine de 1974. Il a aussi remporté une épreuve de Formule 750 à Assen en Hollande.
Avant son changement de sexe, quand Michelle Duff était connue sous le prénom de Mike, ses exploits sur les pistes de course l’ont rendue célèbre. Lors de sa longue allocution de remerciement, Duff a donné tout le crédit aux nombreuses personnes qui l’ont guidée tout au long de sa carrière de GP, qui s’est échelonnée sur huit années au cours desquelles elle courait contre les Hailwood et Agostini. « Mike » Duff fut le premier compétiteur nord-américain, et demeure le seul Canadien à avoir remporté une épreuve de GP. Il s’est retiré avec trois victoires GP à son palmarès.
Fondé en 1967 par 13 amants de motos anciennes, dont John Cooper, ancien éditeur de la revue Cycle Canada, le Canadian Vintage Motorcycle Group compte maintenant plus de 1 700 membres. Le CVMG a connu beaucoup de succès comme lobbyiste auprès des gouvernements pour la création et l’adoption de lois plus justes pour les motocyclistes. Le rallye annuel à Paris, en Ontario, est le point culminant de la saison des expositions de motos anciennes.
Helmut Clasen, né à Cologne en Allemagne en 1935, a couru professionnellement dans son pays de 1957 à 1968, a émigré au Canada avec son épouse en 1968 et, presque aussitôt, s’est mis à importer des motos et à courir. En 1970, il courut dans la première course de 24 heures à Harewood Acres, remporta l’or à la course de deux jours de Berkshire aux États-Unis, remporta l’or pour le Canada au ISDT de 1971 à L’île de Man et fut le premier concessionnaire Odessa au pays.
Charles « Iron Chief » Mahoney, né en 1920 et décédé en 2004, était l’hôte d’une réunion annuelle sur le canal de Trent à Campbellford en Ontario lors de la longue fin de semaine de juillet. Charlie s’est procuré sa première moto à l’âge de 17 ans, une folle Indian quatre cylindres, ce qui fut le début d’une longue aventure de six décennies avec cette marque de moto.
William « Billy » Mathews, un inconnu de Hamilton, Ontario, remporta la course de Daytona en 1941. Chevauchant sa Norton Manx de 500 cm3, il mit ainsi fin à trois années consécutives de domination de l’équipe Harley-Davidson. Malgré un accident, Mathews établit un record de piste pour le circuit de plage de 3,2 milles, en bouclant un tour à 78,08 mph sur la plus petite cylindrée à avoir remporté la course à cette époque. Mathews fut aussi le premier gagnant non américain et le premier à remporter l’épreuve sur une moto non américaine. Il termina en deuxième position en 1948 et 1949, et devança 148 autres concurrents en 1950 pour remporter son deuxième championnat Daytona 200.
Dans les premières années de la moto, il n’existait à peu près pas de livres de référence ni de ressources écrites, mais J.B. (Bernie) Nicholson y remédia en publiant la première édition de Modern Motorcycle Mechanics. En 1942, c’était le manuel d’entretien de motos le plus complet jamais publié, et il le demeura pendant des années. La demande pour son manuel s’est poursuivie et il publia sept éditions du volume, le dernier étant un tome de 763 pages comprenant des motos américaines, japonaises et anglaises. Il a vendu 100 000 exemplaires de son livre à travers le monde.
À l’âge de 14 ans, Jim Robinson est arrivé à la maison avec un Indian 1942 qu’il a reconstruit et utilisé pendant trois ans. Mais la course capta vite son intérêt et il sortit vainqueur du championnat Expert Scrambles de 1959 et remporta le titre au championnat Ontario Senior Dirt Track en 1976. Jim a dirigé Robinson Harley-Davidson pendant près de 50 ans et fut un membre fondateur des Erie Ramblers Motorcycle Club, promoteurs de la course d’un demi-mile sur piste de terre de Leamington en Ontario.
Marc St-Laurent s’est dévoué à temps plein à la direction de la Fédération motocycliste du Québec durant une période tumultueuse de son histoire et en a fait une puissante organisation. Élu président de la FMQ en 1994, il a pris une retraite anticipée afin de remplacer des employés salariés. Son leadership a propulsé la Fédération vers la prospérité, puisqu’elle compte actuellement plus de 10 000 membres.
Bob Williams a acheté sa première moto à l’âge de 14 ans et a appris à la conduire par lui-même. Il a commencé la course sur route vers le milieu des années 1960. Sa vie a basculé en 1990, quand un accident de moto l’a laissé paralysé du bas du corps, sans toutefois affecter sa passion pour la moto. Williams s’est alors intéressé aux records de vitesse sur terre et à Bonneville. Il a conçu et construit le Team Arrow Streamliner qui, en 2004, avec Gary Hensley comme pilote, fracassait le record existant des 650 cm3 de 42 mph, atteignant une vitesse de pointe de 220 mph.