« Vous êtes venu du Canada jusqu’ici pour quoi ? » me demande incrédule le type du magasin de pacotilles Santa Paula en Californie, une petite ville charmante et négligée autrefois habitée par Steve McQueen. « Je suis ici pour tester un pneu », que je lui réponds. « Est-il défectueux ? » dit-il. « Je ne crois pas », dis-je en sortant du magasin tandis qu’il me suit de près et ferme solidement la porte derrière moi.
Le nouveau pneu de Pirelli a été baptisé Diablo Rosso (Diable rouge) et, à entendre les gens de marketing de la compagnie en parler, c’est un pneu qui va changer votre vie. En anglais approximatif, ils nous apprennent qu’il est à la dernière mode, qu’il nourrit la passion et les émotions et qu’il est « à la nouvelle frontière des sensations ». Ça me semble être un pneu pour moi…
Le Diablo Rosso est le pneu le plus axé sur la route de la gamme haute performance Diablo de Pirelli, ce qui signifie qu’il n’est pas aussi orienté pour la piste que le Diablo Corsa et le Diablo Supercorsa. Les ingénieurs de Pirelli ont confiance en sa performance sur route autant que sur piste, alors ils ont prévu une balade à travers les montagnes, de l’océan jusqu’à la piste Streets of Willow, quelque 210 kilomètres dans le désert, où nous passerons l’après-midi sur la piste de course.
Il n’y a aucune rainure sur le bord du Diablo Rosso, afin de maximiser l’adhérence lors d’inclinaisons extrêmes. Cependant, le centre du pneu est doté d’une dense concentration de rainures. Ce que Pirelli nomme « Design de rainures fonctionnel » pourrait tout aussi bien se nommer gros bon sens, puisque vous n’utiliserez pas les rebords du pneu dans des conditions pluvieuses. Pirelli vante aussi sa technologie de ceinture « Zéro degré », qui fait référence à une carcasse de pneu où la ceinture d’acier est couchée dans la même direction que le roulement du pneu, ce qui est censé prévenir la flexion du pneu ou l’augmentation de son diamètre lorsque sous charge.
J’ai toujours été fasciné par les montagnes et le désert. Comme le sud de l’Ontario n’est pas reconnu pour ses montagnes et déserts, j’aurais préféré rouler plus lentement afin d’admirer les paysages. Mais rouler lentement lors d’un essai de pneus, c’est risquer d’être étiqueté de « moumoune » à jamais, alors je me penche derrière le pare-brise de la Honda CBR600RR et me prépare mentalement à perdre mon permis si un policier devait croiser ma route. La performance sur route du Rosso est très bonne, mais, faute d’avoir une moto identique chaussée de pneus concurrents, il est difficile d’évaluer précisément à quel point la performance est bonne.
Nous arrivons à la piste vers midi, et même si je me dis de prendre le temps de bien réchauffer les pneus, mon genou frotte sur la piste avant la fin du premier tour. C’est impressionnant que le Rosso puisse se réchauffer si rapidement après s’être refroidi durant l’heure du dîner, surtout que son mandat principal dans la gamme Diablo est d’être un pneu de route longue durée.
Au cours de la journée, je laisse la Honda pour une Ducati 1098, puis une MV Augusta suivie d’une Ducati Hypermotard, mais peu importe la machine, l’adhésion à la surface inégale de la piste est excellente. Même quand je double le patriarche canadien de la course de motos, l’éternellement jeune Colin Fraser, et que je fais une entrée de courbe trop rapide, les Rosso tolèrent très bien la conduite agressive en piste et donnent un excellent feedback. À la fin de la journée, je me balade à travers les motos stationnées et, peu importe la machine, les pneus ont tous l’air remarquablement frais et non défraîchis et usés comme la plupart des autres pneus après une longue journée en piste. Le Diablo Rosso est à mettre absolument sur votre moto. Les grandeurs pour la plupart des motos se détaillent à compter de 205,95 $ pour un pneu avant et 253,95 $ pour un pneu arrière.
