Ce n’est pas une maison que j’ai achetée, c’est un garage. Avec une maison collée après. Parce que c’est utile, des fois, une maison, pour faire des trucs comme manger, se doucher, dormir. Des trucs qui n’ont pas nécessairement à voir avec la moto – si on ne compte pas les vêtements de moto qui y traînent souvent avec les cartes routières, les pamphlets touristiques, etc.
Mon garage, je l’ai tout de suite aimé. Y en a qui placent mentalement leurs meubles quand ils visitent une maison (c’est bon signe, me disait un jour un agent d’immeubles). Moi, dès que j’y suis entrée, j’y ai visualisé mon établi, ma garde-robe de vêtements de moto, mon divan, mon « frigibière ». Et bien sûr ma moto.
Aussitôt installée, je l’ai décoré avec amour, avec plein de posters de moto, des photos de mes anciennes amours (des motos tu t’en doutes), des plaques décoratives, mes anciennes plaques de moto ou d’auto, des souvenirs ramassés au fil des années.
Souvent, quand je reviens du boulot, je laisse tomber la mallette à la porte et je viens m’asseoir sur mon vieux divan de cuir avec une bière ou un verre de vin, juste pour décompresser, pour respirer les odeurs typiques d’un garage, ce mélange d’effluves d’essence, de caoutchouc et de je ne sais quoi d’autre. C’est presque poétique quand j’en parle, hein!
Mon garage, c’est mon repaire. Le repaire de la motarde. Le Joe Bar, comme disent ceux qui me connaissent bien. (Tu connais les bandes dessinées Joe Bar? Non?!? Ben voyons, ça manque à ta culture de motocycliste!) Mon Joe Bar à moi, c’est aussi l’endroit où je viens me reposer de ma folle journée au bureau, tripoter ma moto, lui trouver un truc à changer, à installer, à modifier, coller au mur un nouveau poster, n’importe quoi pour y passer un peu de temps. Ou tout simplement ne rien faire et admirer ma moto. (Ne me dis pas que tu n’es pas aussi gaga quand tu regardes ta moto et que personne ne te voit!)
Mon garage, c’est aussi et surtout l’endroit où viennent parfois me rejoindre quelques rares amis triés sur le volet (je ne partage pas cet espace sacré avec n’importe qui!), pour bricoler ensemble nos bécanes, boire un verre et refaire le monde. Voilà, c’est ça mon garage. Et le tien, il est comment?
NDLR : On trouvera plusieurs textes et photos de Josée St-Pierre sur sa page Facebook.