Par Xavier Paradis
Du plus loin que je me souvienne, la moto a toujours fait partie de mon environnement. À l’âge de 7 ans, j’ai eu ma première moto : une CRF50F. J’ai continué dans le hors route depuis. L’idée de faire de la course sur route ne m’était pas vraiment venue à l’idée jusqu’à ce que, en 2013, je regarde la course de MotoGP de Laguna Seca. Le dépassement de Marquez à l’intérieur du corkscrew sur Rossi m’a marqué et, depuis ce temps, je suis devenu un fan fini de MotoGP, me levant même la nuit pour regarder les courses.
À la fin juillet dernier, j’ai fait un cours de pilotage chez SuperSport Québec à l’autodrome Montmagny avec le CBR250R de mon père. C’était ma première expérience sur un circuit routier. Cette journée en piste m’a permis de découvrir que regarder évoluer des pilotes professionnels et les imiter est une tout autre paire de manches. Le positionnement sur la moto (pieds et mains), les trajectoires, la vitesse de passage en courbe et comment se trouver des points de repère afin d’être constant m’ont été de précieux conseils. Lors de mes premières sorties en piste, Hugo, mon instructeur, m’a conseillé d’optimiser mes mouvements afin d’être plus efficace. En fin de journée, Hugo confia à mon père que j’avais un bon potentiel si jamais l’idée de faire de la course m’intéressait. Un mois plus tard, mon père me réveille tôt un dimanche matin (il n’y avait pas de course de MotoGP) : j’ai été invité par Guy Caron pour participer à l’avant-dernière manche du championnat Road Race Québec dans la classe Lightweight qui se déroulera à l’autodrome Montmagny Speedway. Ce sera au guidon d’une Ninja 300 préparée par le Racer lui-même. Rouler au travers d’une meute de compétiteurs est quelque peu différent que dans un cours semi-privé. Mes trois sessions d’essais libres le matin m’ont permis de me familiariser avec ma nouvelle monture et de me réadapter au pilotage d’une moto de route. Pendant la pause du midi, des gouttes se mirent à tomber, ce qui sema le doute au sein des compétiteurs. Nous nous élancerons finalement sur une piste sèche pour la séance de qualifications. Contrairement à la norme, cette séance qualificative se présente sous forme de course, au lieu d’un contre-la-montre. Après avoir pris place sur la deuxième ligne, j’attends le signal du départ. À l’abaissement du drapeau, je réalise un départ qui soulève la roue avant à environ un pied du sol, selon les dires de mon père, et m’inscris en cinquième position au premier virage. Faisant mon possible pour suivre le peloton de tête, je cherche à compenser mon manque de garde au sol en me déhanchant le plus possible et en réaccélérant dès que possible. Après environ quatre tours, je finis par dépasser les limites de la moto et je perds subitement le train arrière de la Ninja qui glisse sur plusieurs mètres pendant que j’essaie de minimiser les dommages sur mon équipement emprunté à mon frère. Après avoir attendu la fin de la qualification, je retourne aux puits pour constater les dégâts sur la moto et sur moi-même. Dans les deux cas, rien ne peut empêcher ma participation à la course se déroulant quelques minutes plus tard. Ne m’étant pas qualifié, je prends le départ en fond de grille, déterminé à bien figurer. Après un bon départ, mais moins spectaculaire que lors de la qualification, je me retrouve dans un entonnoir au premier virage, ce qui me place derrière une autre Ninja 300. En restant derrière, je me mets à analyser les points faibles et les endroits les plus propices aux dépassements. J’essaie de lui prendre l’avantage en conservant plus de vitesse dans le dernier virage, mais la différence de vitesse n’étant au final pas assez grande, je n’arrive pas à le passer à cet endroit. Dans le premier virage, je prends aussi une ligne très différente que mon adversaire, en optant pour une ligne favorisant la vitesse en sortie de courbe. Je passe très près de pouvoir le dépasser à l’entrée du petit corkscrew, mais voulant quand même finir la journée en un morceau, je m’abstiens. L’endroit propice sera finalement dans la section en S, où je retarde mon freinage et plonge à l’intérieur du premier virage de cet enchaînement. Durant les derniers tours, je parviens à creuser l’écart et à assurer ma quatrième position.
Finalement, cela aura été une première expérience où j’ai beaucoup appris de mes erreurs et constaté que les conseils de mes mentors me furent fort utiles afin de progresser rapidement en piste. Ai-je attrapé la piqûre?