Comme vous avez pu constater à la suite de la lecture des textes précédents dans cette série traitant de la transmission à variation continue (TVC), celle-ci possède une capacité remarquable d’adapter le rapport de démultiplication entre le moteur et la roue arrière. Pour vous rafraîchir la mémoire, cliquez ici pour consulter la partie 1 et cliquez ici pour consulter la partie 2. Toutefois, comme nous le savons aussi, la plage et la livrée de puissance des nombreux moteurs dans nos véhicules, sans parler des exigences particulières liées aux diverses applications, varient beaucoup. Comment donc peaufiner les paramètres de fonctionnement de la TVC afin qu’elles soient optimisées en fonction des exigences en question? Voilà ce que nous allons voir dans cette chronique.
L’objectif sous-jacent
Comme nous le savons, l’interface avec la courroie dans les deux poulies d’une TVC se fait par l’entremise de deux assiettes, une stationnaire et l’autre mobile, dans chaque poulie. Voilà que c’est justement la magnitude et la vitesse du déplacement des assiettes mobiles qui déterminent la courbe de démultiplication, soit la chose que nous cherchons à optimiser en fonction des contraintes en place (parlons des caractéristiques du moteur et des exigences du véhicule). De façon plus concrète, la solution à cette question passera inévitablement par l’établissement d’une vitesse d’embrayage (soit la vitesse-moteur à laquelle le véhicule entrera en mouvement) et d’une vitesse-moteur de pointe (la vitesse maximale qu’atteindra le moteur en conditions normales), sans parler du parcours entre ces deux extrémités. Quelles sont les composantes de calibration alors et comment faire les choix qui nous permettront de respecter les objectifs?
Forces opposantes
Toute calibration d’une TVC se fait essentiellement en manipulant les deux forces qui s’affrontent lors de son fonctionnement, soit qui cherchent à rapprocher ou à écarter les assiettes mobiles dans chacune des deux poulies. Une est la force créée par les poids ou masselottes entrainées par l’effet gyroscopique, l’autre celle exercée par les ressorts. En choisissant et réglant les bonnes composantes de calibration, nous pouvons configurer la courbe de démultiplication et réaliser les caractéristiques de fonctionnement désirées.
Les masselottes
La force exercée par les masselottes s’exerce en fonction de deux facteurs, leur masse et leur vitesse de rotation. Puisque la vitesse de rotation est l’élément avec lequel nous contrôlons le véhicule, il va de soi que nos ajustements au comportement de la TVC devront forcément passer par le poids des masselottes.
Les ressorts
Quant aux ressorts, rappelons que ceux-ci sont présents dans les deux poulies, qu’il s’agisse d’une TVC de type « Ryker » (si on peut l’appeler ainsi) ou celle typique des scooters. Tel qu’il a été discuté antérieurement, ceux-ci servent à contrer la force exercée par les masselottes. Il est important de noter qu’ils sont installés en situation de précontrainte, soit que leur installation exige qu’ils soient compressés, faisant en sorte qu’ils exercent une force « au repos ». C’est d’ailleurs cette pression qui joue un rôle critique en déterminant la vitesse d’embrayage du moteur. Le travail du ressort ne se termine pas là et la force exercée en pleine compression jouera un rôle clé en établissant la vitesse maximale du moteur. Pour manipuler ces deux mesures, les fabricants jouent avec le taux du ressort ainsi que sa longueur libre, ce qui leur permet d’atteindre les deux objectifs désirés.
Un travail de moine
Comme vous pouvez le constater, les combinaisons possibles le temps venu de calibrer une TVC sont pratiquement illimitées. Heureusement, ce travail a déjà été fait pour nous au moment d’acheter un nouveau véhicule, bien qu’il s’agisse de réglages conçus pour performer dans une grande plage de conditions. Armés de patience, les amateurs de perfectionnement ont de quoi se régaler s’ils le désirent.