Husqvarna revoit toute sa gamme Enduro pour 2017
En juillet dernier, Husqvarna lançait sa gamme de motos enduro 2017. Pour cette présentation de leurs modèles complètement redéfinis, des journalistes du monde entier étaient invités à se rendre à Jönköping en Suède, à l’usine originale de Husqvarna. Non seulement est-ce la place idéale où utiliser des « Ö », mais c’est le meilleur endroit pour en apprendre plus sur l’histoire de la compagnie. La compagnie Husqvarna existe en fait depuis 1689. Elle était à l’origine un fabricant d’armes pour la couronne suisse. Au fil des siècles, les usines de la région de Husqvarna se sont attaquées à la production d’armes à feu, de scies à chaîne, de tracteurs à gazon, de micro-ondes, de poêles, de fours, de baïonnettes et j’en passe. Mais si on en parle ici aujourd’hui, c’est bien sûr pour leur riche histoire dans la production de motos enduros.
Malgré les hauts et les bas des dernières années, ce phœnix de la moto est quand même la plus vieille marque de moto existante. La première Husqvarna est sortie de l’usine au début de l’année 1903, soit six mois avant que la première Harley-Davidson ne voie le jour la même année à Milwaukee.
Depuis son rachat par le KTM Group, le géant suédois s’est mis à la tâche pour mériter à nouveau sa place parmi les grands producteurs de motos hors route. Avec cette nouvelle mouture, Husqvarna complète de belle façon son retour sur le marché compétitif des motos enduros.
Pour 2017, Husqvarna est retournée aux planches à dessin et dévoile une toute nouvelle génération de modèles enduros deux-temps et quatre-temps. Redéfinies de fond en comble, ces machines sont une évolution marquée pour Husky en termes de pilotage, d’agilité, de puissance, de poids et de technologie. Sur ces modèles se voulant haut de gamme, on retrouve évidemment des composantes premium comme le contrôle de traction, l’embrayage hydraulique Magura, des freins Brembo et les parties arrière composites en fibre de carbone qui sont la marque de commerce de Husqvarna. La partie arrière en composite est composée de trois blocs et elle intègre 30% de fibre de carbone. Pesant maintenant seulement 1,4 kg, elle a perdu 1 kg par rapport au design précédent.
On a aussi une ergonomie revue du tout au tout et des moteurs plus compacts et légers offrant des performances très agréables. Ces motos sont maniables, étroites et elles donnent confiance au pilote grâce à une excellente rétroaction dans le guidon. Pourquoi? Pour l’ensemble de ce qui suit et l’interaction fluide entre toutes ces pièces.
D’abord, on a revu le cadre. Respectant une géométrie similaire à celle des enduros Husqvarna 2016, les cadres 2017 arborent un design et des caractéristiques complètement revus. Plus légers d’environ 0,6 kg, plus larges de 6 mm et plus bas de 2 mm, les tubes en acier augmentent de 20% la rigidité de torsion pour améliorer la stabilité et l’agilité, alors que la dureté longitudinale diminue de 30% pour améliorer l’absorption des chocs et la fonctionnalité de la suspension. De série, les cadres reçoivent des protecteurs et une nouvelle protection de moteur, autre signe d’une moto de catégorie supérieure.
Sur ce type de moto, le bras oscillant se doit d’être extrêmement fort tout en étant léger. Les ingénieurs proposent donc un bras oscillant creux en fonte d’aluminium, assurant là aussi un poids minimal pour une performance optimale. Signe que la rétroaction des essayeurs et usagers fonctionne bien, les ingénieurs Husqvarna ont spécifiquement usiné l’essieu arrière afin que les repères de réglage de chaîne soient visibles par-dessus pour faciliter la maintenance.
En enduro, les suspensions jouent un rôle essentiel et c’est pourquoi, nous a-t-on expliqué, les ingénieurs de WP Performance Systems ont passé beaucoup de temps à développer des fourches spécifiques pour le pilotage enduro. Comparativement à des riders de motocross, les enduristes veulent des motos plus confortables, agiles et avec la possibilité d’ajuster les suspensions facilement en fonction du type de terrain rencontré. Les fourches WP XPlor 48 sont une nouveauté intégrale des enduros Husqvarna 2017. Elles proposent un agencement de cartouche ouverte avec un ressort sur chaque montant avec des fonctions d’amortissement mixtes. On a aussi muni ces fourches d’un dispositif nommé Hydro-stop qui permet d’éviter que la fourche ne se compresse totalement. La compression est ajustée sur le côté gauche et la détente sur la droite avec des cliqueurs très accessibles, situés en haut des tubes. On a 30 clics disponibles pour ajuster la suspension à son goût. De série, un ajusteur de précharge facilite le réglage de la précharge sans outil. Bonne idée!
Le nouvel amortisseur arrière WP DCC à tringlerie pèse seulement 3,7 kg, soit 0,36 kg de moins que l’ancienne version. Un équilibreur de pression dans l’amortisseur améliore les résultats d’amorti pour maximiser la maniabilité et le confort pour le pilote. Cet équilibre ajuste la pression pour qu’elle soit égale en haut comme en bas de l’amortisseur, donnant une réaction plus uniforme. On peut aussi l’ajuster à nos besoins pour produire le summum de la traction selon notre poids et notre style de conduite.
Les commandes et les étriers Brembo haut de gamme s’allient aux disques GSK pour procurer une puissance de freinage étonnante et facile à moduler. Les étriers de frein arrière disposent d’un piston de 24 mm (26 mm sur les anciens modèles). En plus, le levier de frein arrière allongé facilite la modulation et les sensations au freinage.
Malgré les exigences de la piste d’essai de Husqvarna, je n’ai ressenti aucune chaleur excessive pendant mes tours. C’est probablement grâce aux radiateurs fabriqués avec expertise par WP Performance Systems. Les ingénieurs ont utilisé un aluminium haute résistance combiné à la CFD (Computational Fluid Dynamics − dynamique des fluides informatisée) qui sert à canaliser plus efficacement l’air à travers les radiateurs et à optimiser le refroidissement en toutes circonstances. Le système de refroidissement est intégré dans le cadre. De là une dissipation thermique accrue en canalisant le réfrigérant dans le cadre tout en éliminant le besoin de boyaux flexibles additionnels. On nous a aussi expliqué que les protecteurs de radiateurs protègent non seulement contre les projections de débris, mais dissipent aussi toute l’énergie des impacts autour du radiateur et dans le cadre. Tous les quatre-temps reçoivent des ventilateurs de refroidissement de série.
Ailleurs dans le monde, la gamme enduro 2017 arbore les nouveaux pneus Metzeler 6 Days Extreme, mais aux États-Unis et ici, ce sera des TKC sur les quatre-temps et des Dunlop sur les deux-temps. Ceci pour respecter les normes EPA sur les émissions sonores.
Le tracé était exigeant. Au départ, on devait rouler sur une surface sablonneuse, avec des montées abruptes, des sillons profonds et des racines. Ensuite, on avait une longue section de 15 minutes à bon rythme dans du single track avec de longues montées en sillons entremêlés de roches, de sillons boueux, de troncs d’arbres et de passages dans la forêt. On débouchait ensuite sur une section comptant des pneus, des tuyaux, des troncs d’arbres où l’on s’en est donné à cœur joie pour faire des photos et de la vidéo. On aboutissait finalement de cette boucle de 20 minutes (beaucoup moins pour certains des pro riders invités) dans une piste de motocross composée de longues montées et descentes sablonneuses à souhait, ainsi que des épingles serrées dans une épaisse couche de sable.
J’ai eu l’occasion d’essayer les modèles quatre-temps FE450 et FE250. Tous les moteurs quatre-temps de la gamme enduro Husqvarna 2017 ont été repensés pour devenir plus puissants, plus légers et plus compacts. Les ingénieurs de Husqvarna Motorcycles ont repositionné les principaux composants internes de sorte à rehausser encore les performances et les caractéristiques de pilotage. De plus, ces motos ne nécessitent un entretien que toutes les 135 heures d’utilisation. Ça donne plus de temps pour rouler!
J’ai trouvé les FE450 confortables sur les sections larges et sablonneuses où la puissance du 450 était bienvenue. Dans les sections serrées, les dimensions du 450 étaient bien sûr un désavantage, mais grâce au poids relativement léger de la machine, j’ai pu bien m’en sortir. Par contre, dans la section motocross, je l’ai trouvée un peu plus difficile à manier et je suis revenu aux puits complètement en sueur.
Le FE250 fut mon préféré. Avec mon gabarit de 5 pi 10 po et 175 livres (oui oui, j’ai perdu 15 livres dernièrement grâce à un foutu virus attrapé dans un autre lancement en Espagne), j’ai pu m’amuser follement avec le petit FE250. Maniable, léger, avec en masse de puissance, ce petit bijou est un outil idéal pour aller jouer dans le bois. Bien sûr, si vous avez de longues distances à couvrir entre deux sections de sentier, le 250 manquera un peu de confort et de puissance, mais pour une bonne randonnée en sentier, c’est parfait.
La gamme enduro 2017 affiche un nouveau bouton de sélection de courbe au guidon sur tous les quatre-temps. Optimisé pour un actionnement facile, le bouton de sélection de courbe active aussi une nouvelle fonctionnalité de contrôle du démarrage. Le système analyse l’entrée des gaz du pilote et le rythme de montée en régime du moteur. Si le régime augmente trop vite, l’ECU enregistre une perte d’adhérence et réduit le niveau de puissance à la roue arrière pour maximiser la traction dans toutes les conditions. J’ai préféré le mode le plus puissant sur la FE250 alors que j’étais plus à l’aise avec la réponse du moteur en mode 1, moins violent, sur la FE450.
Une nouvelle boîte à six rapports, aux engrenages spécifiques enduros étendus, s’affiche sur tous les quatre-temps. Tous les nouveaux modèles quatre-temps bénéficient aussi d’un nouveau capteur de vitesse grâce auquel le système de gestion du moteur (EMS) sélectionne un réglage moteur spécifique pour chaque rapport.
Tous les deux-temps sont plus légers, plus compacts et offrent des caractéristiques de performance améliorées. J’ai eu la chance d’essayer le TE300 et le 125.
Lors de la présentation, on nous a expliqué que ces nouveaux moteurs sont conçus pour améliorer la centralisation des masses, rehausser la maniabilité tout en réduisant la fatigue du pilote. Ceci entre autres grâce à un nouvel arbre d’équilibrage et un vilebrequin réduisant significativement les vibrations.
Tous les deux-temps Husqvarna 2017 enduros disposent d’un carburateur TMX Mikuni à tiroir plat de 38 mm conçu pour fournir une puissance encore plus fluide et docile.
Mon premier deux-temps fut le TX 125. Évidemment, ce ne serait pas la moto que j’achèterais, mais je voulais l’essayer pour voir si c’était quand même une machine performante pour sa cylindrée. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je sentis un large sourire apparaître sous mes goggles. En plus d’être hyperagile, cette petite moto est confortable et assez puissante pour la plupart des riders de petit gabarit ou encore avec peu d’expérience, mais voulant quand même une machine agréable et performante. Ce n’est en effet que dans les montées sablonneuses que le manque de puissance se faisait cruellement sentir. Dans les sections plus serrées et techniques que proposait la piste d’essai de Husqvarna, je me suis bien amusé avec la petite 125.
Ma préférée d’entre toutes fut certainement la TE300. Cette moto est tout simplement géniale. La puissance de son moteur est tellement linéaire et modulable qu’on dirait parfois qu’on a affaire à un improbable trois-temps. En effet, avec ce modèle, on perd un peu de l’agressivité du deux-temps, mais on gagne tout ça pour affronter n’importe quel sentier d’enduro. Si j’avais à choisir entre toutes, c’est probablement celle-là ou la FE350 que je choisirais. Par contre, la TE300 est exigeante à conduire. Il faut être en forme et/ou plus expérimenté que moi pour en tirer tout le potentiel. Après quelques tours de piste, j’étais à nouveau en sueur et épuisé, mais complètement en amour avec elle.