Il fait très chaud, le mercure avoisine les 30 degrés, l’air est humide et il y a de gros nuages gris dans le ciel. Tout va bien, vous êtes très confortable avec votre manteau et pantalons ventilés lorsque, tout à coup, vous recevez quelques gouttes de pluie, toutes petites, sur votre visière. La machine à prendre les décisions se met en marche sous votre casque, car deux options s’offrent à vous : numéro un, faire confiance à la chance et se dire que malgré les apparences, vous allez vous rendre à bon port sans avoir à affronter le déluge. Comme moi, vous avez sûrement fait preuve d’optimisme en pareilles circonstances, rationalisant de façon plus ou moins scientifique la situation. « Il ne reste que quelques kilomètres (allant de moins de cinq à plus que la centaine bien sûr) avant la destination/étape/station-service/etc. et puis le ciel est plus clair dans la direction générale où je me dirige… ou du moins pas aussi noir. » Parfois aussi, ce n’est qu’une question de ne pas avoir le nécessaire pour faire face à la musique. Bien sûr que dans ce cas, les chances sont bonnes pour que la bruine s’intensifie, le mercure chute et les cieux s’ouvrent. Option numéro deux : vous enfilez votre imper ou vos doublures étanches aussitôt sans prendre de risque si ce n’est que d’avoir chaud si l’averse ne se matérialise pas, ce qui est désormais beaucoup plus probable selon la loi d’un certain Murphy. Vous allez être humide, mais ce sera dû à l’effet du sauna portatif dans lequel vous vous êtes enfermé.
Avec l’automne qui arrive bientôt et les nuits plus fraîches, partir tôt le matin veut souvent dire composer avec un mercure qui n’affiche pas de gros chiffres. Qui sait ce que sera le temps plus tard en journée? Ok, MétéoMédia donne de bons indices, mais quand même, il faut parfois être prêt à faire face à ce que mère Nature peut nous réserver, les belles comme les moins belles surprises. Vous avez sûrement fait l’expérience de sauter sur votre bécane, confiant de votre accoutrement, pour réaliser que vous étiez dans le champ côté évaluation de la situation. Non, vous me dites que vous n’avez jamais gelé, eu vraiment trop chaud ou encore vous être retrouvé détrempé jusqu‘à l’os? Vraiment chanceux! Moi, j’ai vécu pas mal chacune des possibilités d’inconfort que vous pouvez vous imaginer.
Je suis mieux équipé maintenant qu’à mes débuts, et surtout plus expérimenté, mais il m’arrive encore de me demander où j’avais la tête lorsque je me retrouve démuni face aux éléments. Ou parfois trop muni, quoique pas mal tous mes kits actuels sont ajustables, avec doublures démontables qui offrent des possibilités de ventilation. J’aime bien les systèmes trois-en-un avec extérieur semi-ventilé, doublures étanches amovibles et sous-couches thermales. Je couvre facilement trois saisons avec cela et en y allant d’un imperméable par-dessus le tout, je peux vous dire que ça prend pas mal en bas de zéro pour que je renonce à rouler. Le hic avec ces ensembles, c’est que lorsqu’il fait chaud, je dois disposer de rangement pour mettre les pelures non nécessaires ainsi que les gants appropriés et lorsque je me retrouve dans la situation énoncée plus haut, je dois enlever le manteau et pantalons pour y insérer les couches étanches. Ces fameuses doublures sont déjà assez amusantes à installer en temps normal, dû à la quantité de fermetures éclairs et boutons-pression, l’opération tourne facilement à la comédie sur le bord de la route lorsqu’il pleut des cordes. Avoir le loisir de simplement utiliser un imperméable ordinaire, qui s’enfile par-dessus, est plus logique alors et c’est l’option que je privilégie désormais. Il faut juste l’avoir sous la main et idéalement le faire avant d’être trop détrempé, car une fois enfilées, les couches étanches empêchent normalement l’eau de passer, ce qui est vrai dans les deux sens!
Il n’y a pas qu’en canicule et par grand soleil que la moto est de mise. Un minimum de préparation permet de profiter de notre moyen de transport préféré dans des conditions climatiques très variées. Mes souvenirs les plus vifs de belles journées sur deux roues sont pour la plupart sur un fond d’air frais d’automne. Le temps de faire le plein de ces beaux souvenirs avant l’hiver, c’est maintenant! N’oubliez pas vos combines et gants chauds!