Vertige, peur du vide, acrophobie… Selon le dictionnaire Larousse, voici la définition du mot vertige : Peur, malaise ressentis au-dessus du vide, se traduisant par la sensation d’être attiré par celui-ci et par des pertes d’équilibre.
Enivrement plutôt désagréable, il se présente parfois soudainement, sans avertissement : le vertige positionnel. Quand on est motocycliste et qu’on aime voyager, la montagne est souvent source de destination. Les situations « à risque » se présentent donc occasionnellement. Le vertige, cette peur irrationnelle, peut ruiner une randonnée ou fortement limiter le plaisir de rouler…
Lorsqu’on veut voir du pays à moto, il arrive de fréquenter certaines routes vertigineuses ma foi, assez impressionnantes. Ces dernières nous donnant accès à des endroits et à des vues spectaculaires, il serait bien dommage de les contourner. On n’a qu’à aller chez nos voisins du Sud pour comprendre le feeling de la route en montagne où Adirondacks, montagnes Blanches, montagnes Vertes, montagnes Rocheuses nous l’offrent sur un plateau d’argent.
Un peu comme le mal de mer, la plupart y échappent, mais force est de constater que quand cela se présente, la situation devient hors de contrôle : nausées, faiblesses, perte de concentration, tête qui tourne, peur, angoisse, bref on ne se sent pas bien. Le vertige positionnel nous fait perdre le contrôle de notre corps, de notre esprit, et peut nous indisposer profondément.
Certain(e)s ne savent même pas qu’ils souffrent de ce mal occasionnel : ça peut arriver tout d’un coup, que vous soyez motocycliste débutant ou expérimenté. Un ami m’a dit un jour que malgré les dizaines de milliers de kilomètres parcourus annuellement sur sa moto, et cela depuis plus de 40 ans, c’est lors d’une escapade dans les Rocheuses du Colorado il y a quelques années que ce mal l’a pris! Progressivement mais surement, la peur des hauteurs et des courbes a envahi son esprit. Plusieurs mois d’apprivoisement et de force psychologique furent nécessaires pour réapprendre à apprécier ses balades en montagne. Comment a-t-il « cassé » sa peur? En affrontant de magistrales routes européennes à flanc de montagne! Attention : cette forme de thérapie ne fonctionne peut-être pas pour tout le monde!
Une autre fois, lors d’un voyage en Provence, un de mes participants a soudainement été possédé par ce sentiment, ces nausées. Il ne savait pas et n’avait jamais vécu cette situation auparavant, c’est arrivé comme ça…
Mais que faire quand ça arrive? Comment continuer à apprécier le voyage? Attention, ceci n’est pas une chronique médicale et je ne parle pas d’une acrophobie chronique ou d’un problème d’oreille, mais bien d’un ennui situationnel. Par expérience je vous propose quelques trucs :
- Ne pas regarder le vide, regarder devant soi ou légèrement du côté opposé au vide.
- Respirer profondément et se concentrer sur sa respiration. La peur engendre souvent une hyperventilation ou une respiration superficielle. De grandes inspirations profondes et calmes aident à retrouver de la sérénité.
- S’hydrater.
- Manger une collation salée (des craquelins, par exemple) peut aider à calmer les nausées.
À titre préventif, que faire ?
- Une bonne nuit de sommeil est de mise.
- Pensez à bien vous alimenter, la fatigue et le manque d’énergie peuvent être un facteur aggravant les symptômes.
- Des étirements simples (cou, épaules, poignets, bassin, genoux, chevilles) avant la randonnée à moto vous donneront de l’énergie et réchaufferont vos muscles, vous serez plus enclins à affronter les diverses situations.
- Une hydratation permanente (la gourde dorsale est idéale).
- Une concentration permanente sur la route est indispensable.
Tout ça vous permettra certainement de minimiser les effets. À titre préventif, informez-vous à votre médecin ou à votre pharmacien au sujet des cachets pour le mal des transports (sans somnolence). Si la situation se pointe ou si vous êtes sujet à l’acrophobie, ça peut aider.
Ne vous traumatisez pas… Affrontez progressivement le vide !
Il pourrait être confortable de se résigner, d’éviter de se retrouver confronté à ses peurs, sauf que ce serait se priver de beaucoup de plaisirs et de loisirs.
S’il faut affronter sa peur pour guérir son vertige ou tout au moins l’atténuer, cela doit être progressif. Pour vérifier si vous souffrez du mal des hauteurs alors que vous prévoyez un voyage à moto en montagne, je vous conseille d’y aller étape par étape. Avant de vous lancer vers les plus hauts sommets des Rocheuses du Colorado ou de parcourir les routes alpines européennes, allez faire l’ascension de Whiteface Mountain dans l’État de New York. Une belle occasion de profiter d’une ou deux belles journées d’été tout en « testant » votre réaction à la hauteur. Puis, ajoutez le sommet du mont Washington à votre bucket list et vous serez prêt à prendre plaisir lors de randonnées extraordinaires!