*Archives – Cet article est tiré du magazine numérique Mars 2022 de Moto Journal.
Partir en voyage à moto, ce n’est pas seulement mettre des vêtements dans un sac et quitter ton domicile. Bon, oui quelquefois, mais en général ça se planifie. Un raid à travers l’Amérique du Sud ou bien à travers le continent africain, c’est bien différent d’une visite chez mamie et papi.
Donc tu planifies ton voyage.
On me demande comment moi je fais. Chacun ses goûts et habitudes, mais le camping ce n’est pas pour moi.
Quelques questions avant de débuter : tu veux aller où, pour faire quoi, le faire comment, avec qui et en combien de temps? Il faut jongler avec tout ça pour te décider.
Pour la destination, c’est simple et puis parfois compliqué. Simple parce que tu choisis une destination, une région où tu n’es jamais allé ou bien une autre que tu veux revoir. Compliqué parce que ça dépend aussi d’avec qui tu y vas et du temps dont chacun dispose. Un voyage seul, c’est facile, tu pars quand tu veux ou quand tu peux. En couple, c’est aussi pas mal simple, quand madame ou monsieur est disponible. Avec un vieux chum, ça aussi ça marche. En groupe, ça devient compliqué. Chacun a ses goûts, ses affinités, ses préférences et ses disponibilités. La meilleure chose en groupe c’est de décider et proposer : tu pars à telle date et tu reviens à telle autre, qui est partant?
Ça dépend aussi de la période de l’année. Certains aiment faire du tourisme à moto, ils aiment voir de beaux paysages, visiter des lieux, alors que d’autres roulent à moto pour rouler, pour manger de l’asphalte. Certains ont des horaires flexibles, prêts à rouler dès l’aube jusque après le coucher du soleil, alors que d’autres ont des horaires fixes, huit heures et demie à quatre heures et demie. Partir au printemps ou à l’automne, c’est le temps idéal pour rouler à moto. Il n’y a pas de foule, le temps est plus frais et le prix de l’hébergement est moindre. Bien sûr, ce n’est pas toujours possible, mais partir les semaines des vacances de la construction pour une destination au Québec ou dans la Nouvelle-Angleterre, il faut avoir planifié et réservé d’avance. Longtemps d’avance.
Combien de temps? Pour moi un beau voyage à moto, c’est au moins deux semaines, trois c’est encore mieux. Bon, ce n’est pas tout le monde qui peut ou veut rouler si longtemps. C’est sûr que si tu n’as qu’une semaine ou deux de vacances, tu veux revenir à temps. Cependant, partir avec ta conjointe sans avoir d’horaire fixe, comme des retraités, est très agréable. Mais il faut quand même planifier. Et pour casser un peu la routine (déjeuner, rouler, lunch, rouler et souper chaque jour), une pause d’une journée ou deux me parait salutaire. Prévoir des visites ou simplement des journées de relaxation.
Bon, maintenant que tu sais où tu vas, avec qui, comment et pour combien de temps, il te faut planifier ta route. Le plus simple, tu ouvres une carte papier ou sur l’ordi et tu indiques ta destination. Google Maps fait bien l’affaire, pour te rendre le plus directement et le plus rapidement. Mais est-ce bien ce que tu veux? Faire trois jours d’autoroute pour te rendre à destination peut avoir ses avantages. Tu seras sur place rapidement, tu vas pouvoir rouler ou visiter pendant quelques jours et revenir à la maison, toujours par l’autoroute. Ouf! J’aime mieux prendre mon temps pour m’y rendre, passer par les routes secondaires et voir du pays.
Ma recette : je cherche en premier quelles belles routes je pourrais faire pour m’y rendre. Il y a plein de sites internet qui proposent gratuitement ou pour un modeste coût des itinéraires et même parfois les fichiers pour mon GPS. Ça peut se faire avec des cartes papier très détaillées ou encore avec un grand écran d’ordi. L’écran le plus grand ou la carte avec le plus de détails sera le mieux. Idéalement avec une application qui me permet d’évaluer le temps nécessaire. Je suis vieux jeu et je me sers de l’application Basecamp et de Google Maps. Basecamp pour calculer mes distances et Maps pour visualiser le type et l’état des routes. Je choisis les routes proposées sur les sites internet et les joints pour me faire des journées selon les personnes avec qui je voyage. Évidemment, ça doit tenir compte de la vitesse et de la capacité de chacun. Très peu pour moi les voyages en me fiant sur les algorithmes des applications ou même de mon GPS. La machine n’a pas la même définition que moi du genre de route qu’apprécient les motocyclistes.
Une fois fixé sur la route en général, tu choisis les étapes. En temps normal cinq à six heures de route suffisent si tu tiens compte des arrêts, pauses pipi, repas, etc. Seul ou à deux, en dehors des grandes périodes de vacances, tu peux partir sans trop te soucier de l’endroit où tu coucheras ce soir-là. Au pire tu réserves le soir d’avant, un soir à la fois. Sans réservation, je fais souvent un arrêt aux kiosques touristiques si je ne trouve rien. En groupe, c’est pas mal plus compliqué, mieux vaut réserver si tu ne veux pas avoir à chercher plusieurs hébergements. L’idéal est de trouver un endroit pour coucher ayant à proximité un bon restaurant qu’on peut rejoindre à pied. Sinon, les gérants d’hôtel se feront un plaisir de t’en recommander. Au pire, il y a toujours les livraisons de pizza.
Comme dit plus haut, trois jours et puis une journée de pause. Par exemple, mon dernier voyage jusqu’en Ohio. Trois jours pour me rendre en Pennsylvanie en passant par les Adirondacks et les Catskills, trois jours sur place à rouler dans les routes d’arrière-pays et une journée pour me rendre dans le sud-est de l’Ohio. Vous savez qu’il y a plein de belles routes de moto dans ces régions? L’Ohio et la Virginie occidentale sont des paradis pour les motocyclistes. Trois ou quatre jours sur place et c’est le retour pour être à la maison au bout de deux semaines.
Heureux et pas trop épuisé.
Ce voyage en Ohio, une autre fois je vous le raconterai.
