*Archives – Cet article est tiré du Vol. 50 No. 8 de Moto Journal.
Comme vous le savez, pour moi voyager à moto représente le summum du bonheur. Malgré certains combats contre Dame Nature, quelques avaries en cours de route, le chemin parcouru est fort enrichissant et les souvenirs deviennent éternels.
Mon plus récent road trip à moto m’a emmenée à traverser le Canada vers l’ouest, en solo, pour ainsi me rendre jusqu’à Tofino sur l’île de Vancouver. Pendant ces 25 jours et tout au long de ces 12 300 km, mon parcours fut parsemé de découvertes et d’anecdotes plus intéressantes les unes que les autres (vous pouvez d’ailleurs lire mon reportage, la première partie de quatre, dans ce numéro).
La vie de nomade à moto me plaît énormément et ce road trip fut intense à tous les niveaux. Malgré une préparation mentale efficace pour l’avant, le pendant et l’après-aventure, le blues a tout de même réussi à m’envahir au retour… La nostalgie m’a prise et, malgré une certaine fatigue, je serais repartie à l’aventure aussitôt. Mon blues « post-voyage-à-moto » peut se traduire par un certain abattement, une perte d’envie de rouler localement et une mélancolie envahissante (j’aimerais alors posséder un téléporteur, comme dans Star Trek!) … Le décalage horaire a aussi certainement intensifié le blues. Je cesse donc de rouler à moto pendant quelques jours, je tourne en rond, l’adrénaline de la route me manque, le piquant de la vie de bohème à deux roues, surtout… Mais, comment éviter un retour teinté de gris dans mon quotidien et choisir plutôt de poursuivre mon aventure dans la résilience? Voilà :
Partager !
Bien que le blues « post-road-trip » s’estompe avec le temps, cela aurait pu me prendre quelques jours voire même quelques semaines pour m’en remettre. Partager mes expériences avec ma famille et mes amis ou regarder des photos en me remémorant des souvenirs m’aide à garder vivante l’expérience vécue.
Le fait d’écrire mon voyage, de revivre les émotions en mots et en images m’aide beaucoup. C’est libérateur, ça me permet de me rappeler l’aventure avec un peu de recul et aussi de ventiler cette déprime temporaire. Je réalise alors le privilège que j’ai d’être en santé et d’avoir pu vivre ce merveilleux trip, je transforme ainsi mon blues en gratitude.
Souvenir !
Voyageant léger et prônant une consommation minimaliste, je me rapporte rarement un souvenir « guénille » de mes voyages. Oh! bien sûr, il fut un temps où l’achat d’un t-shirt local était de mise! C’est donc à la suite d’une chouette rencontre humaine à Ucluelet (Colombie-Britannique) qu’à mon retour j’ai recontacté mon ami afin qu’il me fasse parvenir une belle tuque orange fluo. Identifiée de cette petite ville située à l’extrémité ouest de notre grand Canada, j’avais remarqué ce voyant couvre-chef dans une boutique d’artisans locaux et je le porte aujourd’hui fièrement! De recevoir ma tuque par la poste deux semaines après mon retour m’a comblée de bonheur!
Et les sens !
Que ce soit en regardant des photos de paysages exceptionnels et de routes merveilleuses, en dégustant un rouge de la vallée de l’Okanagan, en respirant ce vent d’ouest me rappelant les effluves salins du Pacifique, en écoutant une « toune » country entendue au Last Chance Saloon en Alberta (Sweet Alberta chantée par Steven William Foord ), chaque parcelle de souvenir permet de me rappeler les moments présents devenus mémoire de douceur…
Projet !
J’ai eu le privilège de traverser le Canada avec une BMW R 1250 GS – 40e anniversaire… Ça me donne envie de m’en procurer une, alors je magasine un peu. Une autre méthode bien connue pour soigner le blues post-voyage-à-moto est de planifier ma prochaine aventure, ça fait rêver et me donne un but à atteindre, un projet à réaliser.
Ce n’est surtout pas parce que mon voyage à moto vient de se terminer qu’il n’y en aura pas d’autres, au contraire! Simplement le fait d’écrire ces lignes me donne envie de repartir! En mars peut-être? Vers le sud des États-Unis? Question de retrouver un peu de chaleur après un hiver parfois trop long?
Bon, je dois vous laisser car je viens d’avoir une idée pour mon prochain road trip à moto! Je vais sortir mes maps et c’est reparti mon kiki!