*Archives – Cet article est tiré du Vol. 50 No. 6 de Moto Journal.
Il y a de ces motos que l’on adore! La R 1250 GS de BMW en fait partie. Quel bonheur que de retrouver cette reine du double-usage l’espace d’un weekend! Pour l’occasion, c’est l’édition spéciale « 40 ans GS » que je chevaucherai. Les 5 et 6 juin derniers, je me suis donc planifié une belle fin de semaine à parcourir les routes de la verdoyante région des Cantons-de-l ‘Est, accompagnée de « Bubble Bee ».
Tout d’abord, laissez-moi vous présenter Bubble Bee. Pourquoi l’ai-je affectueusement surnommée ainsi? Évidemment parce que ses couleurs rappellent celles d’une abeille (ou d’un bourdon), mais également pour une autre raison fort pertinente…
Comme plusieurs le savent, la GS vient de fêter ses 40 ans d’existence. Véritable pionnière dans son domaine, c’est en 1980 que la première GS est née : la R 80 G/S. C’est donc en allant récupérer la moto le vendredi que Jean Paré me fait part de l’anecdote qui suit. En 1988, la R 100 GS apparait enveloppée des couleurs noir et jaune, elle est alors surnommée « Bumblebee » (bourdon). Afin de prêter un nom unique à cette R 1250 GS édition spéciale « 40 ans GS », je l’ai surnommée Bubble Bee… Il s’agit donc ici d’un clin d’œil à l’édition légendaire de 1988…
C’est un départ et Dame Nature semble généreuse. Le beau temps sera de mise, malgré quelques cellules orageuses présentes dans le ciel québécois.
Après deux heures d’autoroute (afin de me rendre le plus rapidement possible dans la région des Cantons-de-l ‘Est), le plaisir des yeux commence en arrivant au Moulin à laine d’Ulverton. Pour m’y rendre, c’est à partir de la 143 que j’emprunte la jolie route Mooney. Quel superbe décor pittoresque! Un pont couvert adjacent agrémente l’environnement alors que quelques chèvres m’accueillent gentiment avec leurs bêlements!
Je retourne ensuite sur la 143 et me dirige vers le sud. C’est en longeant la rivière Saint-François que je me rends à Richmond afin d’emprunter la 116 jusqu’au Village-relais de Danville. La 255 me mène ensuite à la 216 (direction Saint-Adrien) où je prends une pause à la Fromagerie La Maison Grise. Rendue à Saint-Adrien, je tourne à droite sur la 257, puis la route asphaltée se change en chemin de terre. Je mets aussitôt Bubble Bee en mode « enduro » afin de profiter pleinement de mon expérience.
Il faut savoir qu’ici, même les routes numérotées peuvent parfois être en terre. Il arrive d’ailleurs souvent que ces dernières soient en meilleure condition que les routes asphaltées, et elles sont praticables pour tous les types de motos lors de conditions sèches. Certaines sections par contre peuvent présenter une surface gravelée « lousse », il faut alors redoubler de prudence.
Je croise ensuite le parc régional du Mont-Ham puis, rendue à Saint-Joseph-de-Ham-Sud, la route redevient asphaltée et une succession de courbes me transporte dans ce bel environnement forestier. Rendue à Weedon, plusieurs motocyclistes prennent la pause et c’est l’heure du lunch! On y trouve quelques restos et ça semble être un rendez-vous pour ces passionnés affamés. Je poursuis tout de même mon chemin sur la 257.
À partir de Gould, la surface de la route redevient terreuse. Je m’arrête ensuite pour acheter quelques tranches de saucissons maison à la Charcuterie Scotstown afin d’assouvir ma faim. Puis, direction Piopolis en passant par Val-Racine : j’ai alors droit à une vue panoramique sur les Appalaches et à un environnement exceptionnel. Faut le voir pour le croire! C’est magnifique!
J’aperçois maintenant le lac Mégantic, c’est une première pour moi! Étant un peu d’avance dans mon « planning », j’en profite pour faire le tour du lac et aller me recueillir sur le site de la tragédie de 2013 à Lac-Mégantic. Comme c’est émouvant de voir cette ville forte, reconstruite à neuf, et de longer le chemin de fer qui a marqué l’histoire et la conscience collective. J’ai été particulièrement touchée par cette installation de tubes métalliques musicaux, en mouvance perpétuelle grâce au vent : un panneau commémoratif y est installé rappelant les faits de cette soirée d’horreur…
Puis, je reviens à Piopolis où j’ai réservé une chambre à la charmante Auberge au Soleil Levant. Un resto-pub terrasse se trouve sur place, avec vue sur le lac. Quel bel endroit! Nous sommes encore en zone rouge, mais la terrasse est ouverte et je peux donc profiter paisiblement du moment. Un grand stationnement adjacent me permet d’avoir les yeux sur ma Bubble Bee. Je profite d’une petite heure pour aller marcher dans le village, explorer en visitant le magasin général (où je m’achète une bière de la région : l’Oscar Dhu, rousse de la Brasserie 11 comtés de Cookshire, délicieuse en passant!), puis la petite boutique Les Belles du Lac, véritable caverne d’Ali-Baba où l’on trouve des trucs éclectiques et de très bon goût.
Le lendemain matin, je retrouve Bubble Bee et parcours la route des Sommets vers l’ouest qui me permet encore une fois de rouler avec une vue sur les chaînes de montagnes environnantes. La halte routière de Notre-Dame-des-Bois permet de prendre la pause et d’admirer la beauté grandiose de la nature. Par contre, la R 1250 GS étant assez haute et la halte en terre de « lendemain de pluie », impossible pour moi de me stationner. La moto est trop haute et je n’arrive pas à la positionner afin d’abaisser la béquille de façon sécuritaire. Déçue, je continue…
Toujours sur la 212, peu après Cookshire-Eaton, via la 108, je tourne à gauche sur le chemin Hodgeman, puis à gauche sur Jordan Hill et à droite sur le chemin Herring. Je m’arrête observer et photographier les animaux de la Ferme et Fromagerie Les Broussailles, puis j’appelle mon ami Pascal qui demeure dans les Cantons-de-l’Est. Je lui mentionne où je suis, et miraculeusement, il m’annonce qu’il est à moto avec Manon à Martinville, soit à trois ou quatre minutes d’où je suis! Comme je suis contente! Je les rejoins et nous poursuivons ensemble pour le reste de la journée. Il roule maintenant devant moi : lui sur sa KTM, moi sur la BMW et Manon sur son Ryker. La vie est belle et il fait beau!
En empruntant la 208, nous croisons les petites villes de Compton, Hatley et Ayers Cliff, longeons un petit bout du lac Massawippi, puis nous prenons une pause à la charmante Savonnerie des Diligences d’Eastman. Nous repartons via la route 245 Sud afin de rejoindre la montée de Baker Pond à Bolton-Centre. Petite route de terre sinueuse où la nature verdoyante nous transporte à travers la forêt, puis un beau petit lac apparait soudainement à notre gauche. Il fait très chaud et j’aurais bien envie de me jeter à l’eau, mais ce ne sera que partie remise! Nous nous rendons à Knowlton pour ensuite prendre le chemin du Mont-Echo et rejoindre le chemin Stagecoach jusqu’à Brome. Il s’agit ici encore d’un joli chemin de terre très agréable à parcourir.
Notre objectif ultime : la microbrasserie Auberge Sutton Brouërie. Mon ami Pat, copropriétaire de l’endroit, nous reçoit gentiment et nous présente sa nouvelle bière : la Hors-Route! Créée et pensée par et pour les passionnés de moto, quoi de mieux pour nous désaltérer que de la déguster en bonne compagnie!
Ce qu’il y a de merveilleux avec la R 1250 GS, c’est sa polyvalence. Lorsque je chevauche une moto de route et que je vois un chemin de gravelle ou de terre, je me demande toujours : « Est-ce que j’en ai pour 1 ou 30 km comme ça? » Alors qu’avec Bubble Bee, les chemins de terre deviennent invitants et amusants! Grâce à son mode « enduro », aucun souci, la machine réagit parfaitement aux conditions routières.
L’ergonomie de la R 1250 GS m’impressionne toujours. Autant pour la pluie qui ne nous atteint pas (je ne parle pas d’une averse ou d’un orage, mais lors d’une pluie normale : je reste au sec!) que pour la vitesse que l’on atteint sans même s’en rendre compte : quelle machine! La vigilance est de mise car la puissance de cette moto est impressionnante et il est facile de dépasser les limites!
Poignées chauffantes, siège chauffant du pilote ET du passager permettent d’allonger la saison de moto dans le confort. En matière d’équipement, la nouvelle GS hérite d’une prise USB au tableau de bord et d’une prise 12 V sur le flanc gauche de la selle. Grâce à sa haute technologie, la sécurité prime : freins ABS intégral Pro de série (sécurité maximum avec une gestion dynamique de la force de freinage et de l’ABS en fonction de l’angle de la moto), phare adaptatif (les feux s’orientent en fonction de l’inclinaison de la moto, les virages sont donc mieux éclairés) et le DTC (Dynamic Traction Control) de série.
La hauteur de la selle est réglable, le nouveau mode Eco vous aide à consommer le moins possible lorsque la réserve s’approche et les stations s’éloignent, une nouvelle Option « cruising lights » propose des clignotants multifonctions offrant plusieurs fonctionnalités, dont l’éclairage permanent pour une signature lumineuse plus sécuritaire.
J’ai donc parcouru 800 km de belles routes d’asphalte et de terre, Bubble Bee est plus qu’agréable à conduire; on comprend pourquoi la R 1250 GS est la reine de sa catégorie. Ah oui! Pour ceux et celles qui n’aiment pas l’originalité de la couleur, elle est disponible dans des tons plus… classiques. Ce que l’on retient? Une moto parfaite pour les routes du Québec! Confort, agilité, polyvalence, puissance et… plaisir pur!