La Classique est le plus gros évènement de motos d’aventures au Canada. Elle est organisée par Marc Chartrand et toute une équipe de bénévoles issus de l’association Ridaventure et d’ailleurs. Elle se déroule traditionnellement à Lachute, qui est un lieu idéal pour partir dans les chemins de gravelle.
L’événement était inactif depuis deux ans et l’attente était haute cette année. 420 pilotes prenaient le départ samedi par équipe de dix, avec différents niveaux de difficulté, du vendredi au dimanche.
Le vendredi et le samedi se sont magnifiquement passés, enfin en partie pour le deuxième jour. Les pilotes ont pu s’élancer et profiter des itinéraires qui avaient été vérifiés par des bénévoles quelques jours avant. Plusieurs exposants étaient présents sur le site ouvert gratuitement aux visiteurs, avec un stationnement gratuit aussi.
On pouvait voir en premier Harley Davidson qui était partenaire de l’évènement. KTM avait un grand kiosque également, accolé à celui d’Husqvarna, avec une présence de Honda un peu plus discrète. Marc Chartrand avouait qu’il n’avait pas eu le temps de contacter Suzuki ou Kawasaki. Touratech avait répondu à l’appel ainsi que le groupe Gabriel et Motovan. Sur le kiosque Ridaventure, Robert Messier de Mekanikur, montrait des réparations de brousse à réaliser pour se dépanner avec les moyens du bord au fond du bois.
L’Académie Ridaventure organisait des cours de moto hors route à basse vitesse. Freinage dans le sable, slalom, précision, tout était abordé avec pédagogie par Marc Villeneuve, qui est instructeur agréé par BMW Motorrad International sous la supervision de Claude Gagnon qui est le boss de l’Académie. Il travaillait avant avec l’Académie BMW Sécurité Active de Moto Internationale. L’agrément de l’organisme de formation de BMW est important car les Allemands sont réputés pour leur rigueur et l’intérêt de leurs cours.
Sur place pour le cours, on retrouvait les deux hommes de la série télévisée Nomades à Moto, Charles-Edouard Carrier et Pascal Beslile. Charles-Edouard avait reconnu avec humilité que son bagage de journaliste moto et de possesseur d’Harley était insuffisant pour bien rouler sur la gravelle et hors route. Ce type de conduite nécessite d’accepter de sentir la moto et la roue arrière bouger latéralement. Les freinages doivent être délicats pour éviter le blocage, tout en gardant leur efficacité.
Charles-Edouard et Pascal était accompagnés de leur complice de la série Filles à Moto, Catherine David, qui a elle aussi troqué sa Harley Davidson contre une moto double-usage. Les conseils de l’Académie sont judicieux et ont formé de nombreux pilotes jusqu’à présent.
Toute la crème de la moto d’aventure s’était déplacée, et même deux participants au Dakar, Patrick Trahan et Lawrence Hawking, car il y a de plus en plus d’Ontariens à la Classique. Un Californien avait également fait le déplacement. Il est vrai qu’il a des attaches à Montréal, mais c’est quand même un gros voyage. Marc Chartrand estime à 5% le nombre de personnes qui viennent de l’extérieur du Québec.
La moto d’aventure a le vent dans les voiles, et la Classique a également souffert du vent, de la tornade même, pendant l’après-midi du samedi. Le gouvernement avait prévenu en envoyant des alertes stridentes sur les cellulaires, les radios et les télévisions, comme quand il ne fallait pas se réunir pour fêter le nouvel an… Le danger était plus concret cette fois-ci et se manifestait par des bourrasques et des tornades qui emportaient tout sur leur passage, soulevant des toits et même des véhicules.
Il y avait 240 personnes en campement sur le site, et certaines tentes étaient en piteux état. La solidarité se mettait en place, et Harley Davidson Saint-Jérôme proposait aux motocyclistes sinistrés de coucher dans leur concession.
C’était un événement dont se serait bien passés Marc Chartrand et son équipe, après deux ans d’attente.
Le lendemain, les départs étaient annulés, même si certains ont quand même pris la route le dimanche matin, dans des sentiers défoncés, encombrés par des branches abattues.
Il est à noter que les organisateurs de la Classique obtiennent des autorisations spéciales auprès de propriétaires terriens pour leur événement, mais ce sont des acceptations temporaires. Il ne faut donc pas reprendre les trajets de la Classique sans vérifier les parties privées.
Voici les différents paliers de difficulté des randonnées.
Le premier niveau s’appelle Panoramique et Classique. Il est touristique, avec une majorité d’asphalte et un peu de gravelle. Pour les débutants.
Puis on évolue vers la Classique Plus. Il faut une expérience de deux ans en sentiers, des pneus agressifs, et un habit de moto complet. Ces deux derniers équipements sont demandés pour tous les niveaux supérieurs.
Le troisième niveau est l’Intrépide, avec quatre ans d’expérience en sentiers requise. Les parcours empruntent des routes de gravelle ou des sentiers très accidentés. C’est un niveau intermédiaire avancé.
L’avant-dernier niveau s’appelle la Grosse inconsciente, avec des sentiers très accidentés. Pour les grosses motos comme les 1250 cc, des échappatoires sont prévues, mais il faut être de niveau expert.
Enfin, le niveau ultime est nommé Extrême avec les mêmes sentiers très accidentés, des trous très profonds de boue et d’eau.
La Classique s’adresse à toute la clientèle des motos d’aventure, des plus chevronnés aux novices. C’est même une très bonne façon de débuter, de se faire des amis dans la communauté et aussi d’apprendre les rudiments de la conduite hors route.
Photo principale : Pascal Belisle.