Le plus grand danger sur les routes découle d’abord et avant tout du comportement du conducteur. Dans les accidents avec motocyclistes décédés ou blessés gravement, les principaux facteurs contributifs associés à la partie motocycliste sont la vitesse, la témérité, l’inexpérience, la distraction ou l’inattention et les facultés affaiblies par l’alcool.
Au cours de la dernière année, un comité de travail composé de la Société de l’assurance automobile du Québec, de la Sûreté du Québec et du ministère des Transports du Québec a analysé les circonstances entourant le décès de 189 victimes motocyclistes impliquées dans 182 accidents survenus entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2016. Une analyse sommaire des 831 accidents impliquant des motocyclistes ayant subi des blessures graves pour cette même période a également été réalisée. Le but de cet exercice était de mieux comprendre les causes des accidents et de décrire les phénomènes en jeu.
Les constats des travaux du comité d’analyse font ressortir un risque accru d’accidents associés aux conducteurs, plus particulièrement à leur comportement. De fait, dans près de la moitié des accidents avec motocyclistes décédés ou blessés gravement, il n’y avait qu’un seul véhicule impliqué, soit la moto.
La vitesse : principale cause
La vitesse est de loin la cause principale mentionnée dans les accidents avec motocyclistes décédés ou blessés gravement et elle est le principal facteur contributif associé à la partie motocycliste dans ces accidents. De plus, la vitesse et la distraction ou l’inattention ressortent de façon importante lorsqu’on compare tous les facteurs contributifs dans les accidents avec motocyclistes décédés ou blessés gravement.
L’alcool souvent en cause
Les travaux ont également dévoilé une problématique sous-estimée, soit la conduite d’une moto avec les facultés affaiblies. En effet, parmi les conducteurs de moto impliqués dans un accident avec décès de motocyclistes et auprès desquels une analyse toxicologique a été effectuée, 59 ont eu un résultat positif pour une ou plusieurs substances (alcool, drogue licite ou illicite). Ces données ne sont disponibles que pour les accidents mortels puisqu’elles proviennent des rapports de coroner.
L’inexpérience du motocycliste
Par ailleurs, il ressort des travaux du comité d’analyse que le nombre de mois de possession d’une classe moto au permis et le nombre de mois écoulés depuis l’acquisition de la moto semblent être déterminants dans le risque d’accident. En effet, il y a une surreprésentation dans les accidents où les conducteurs étaient titulaires d’une classe moto à leur permis de conduire depuis moins de 2 ans ainsi que dans les accidents où les conducteurs étaient propriétaires de la moto depuis moins de 2 ans. Les travaux démontrent également une surreprésentation des conducteurs qui possédaient un permis de conduire une moto depuis 38 ans ou plus (clause de droits acquis, communément appelée « clause grand-père », en 2016). Ces constats mettent en lumière un risque accru lorsque le conducteur a peu d’expérience de conduite, lorsqu’il conduit une moto acquise depuis peu ou lorsqu’il est titulaire d’un permis de conduire une moto depuis plusieurs années, surtout s’il l’a acquis avant que la formation soit obligatoire (clause de droits acquis) et qu’il a peu d’expérience de conduite.
Le partage de la route, un autre enjeu de sécurité
Bien entendu, le risque sur la route ne provient pas uniquement du motocycliste. Les travaux réalisés par le comité d’analyse font ressortir un important enjeu de sécurité routière quant au partage de la route avec les autres usagers, particulièrement les automobilistes. En effet, plus de la moitié des accidents impliquaient au moins un autre véhicule. Les principaux facteurs contributifs attribués aux autres conducteurs impliqués dans les accidents sont la distraction, l’inattention et l’omission de céder le passage. Dans près de la moitié de ces accidents, l’autre véhicule tournait à gauche alors que la moto circulait tout droit.
Les motocyclistes étant peu nombreux et n’étant pas présents sur le réseau routier durant toute l’année, il est difficile pour les autres usagers de la route de développer un comportement sécuritaire envers eux et le réflexe d’anticiper leur présence de façon continue durant la saison estivale. La visibilité du motocycliste représente également un enjeu de sécurité routière lié au partage de la route avec les autres usagers. Bien que le manque de visibilité ne soit pas parmi les causes d’accidents explicitement répertoriées dans les travaux du comité d’analyse, en raison du fait qu’il n’apparaît pas comme une cause probable sur le rapport d’accident, il contribue néanmoins à accroître le risque d’accident impliquant d’autres usagers de la route, puisque le peu de contraste du motocycliste avec son environnement le rend difficile à détecter.
Des accidents survenus malgré des conditions idéales
Parmi les autres constats qui ressortent des travaux du comité d’analyse, il y a le fait que les accidents se sont produits principalement à la clarté, de jour, par temps clair et durant les plus beaux mois de l’été, soit en juillet et en août. La surface de la route au moment des accidents était en quasi-totalité sèche et l’aspect de la route était principalement plat et droit ou plat et en courbe.
Motocyclistes, sur la route, soyez conscients des risques, anticipez le danger et adoptez un comportement sécuritaire.
La Société de l’assurance automobile du Québec et les membres du comité d’experts sur la sécurité des motocyclistes ont dévoilé en février dernier un rapport contenant 14 recommandations dans le but d’améliorer la sécurité routière chez les motocyclistes. L’ensemble de ces recommandations sera réalisé d’ici 2023.
Pour plus de détails sur les constats des travaux du comité d’analyse ou pour connaître les recommandations du comité d’experts, consultez le Rapport du comité d’experts sur la sécurité des motocyclistes à saaq.gouv.qc.ca/rapportmoto.
SOURCE : Société de l’assurance automobile du Québec
Crédit photo : Alexander Kirch, Shutterstock.
Le Gouvernement devait y mettre publicité téléviser l’importance de leurs distractions si bien mentionner dans l’info moto ect ect les exemples le Gouvernement les connait si bien . Distractions automobiliste et motard qui conduise aussi comme ces automobilestes ….Merci