Dans notre dernière chronique nous avons fait un survol du fonctionnement de base d’un système TVC. Nous allons maintenant utiliser ces connaissances pour examiner les deux sous-variétés utilisées actuellement dans notre industrie. Plus précisément, on peut parler de la version que l’on retrouve dans les nouveaux « roadsters » Ryker de Can-Am (qui s’inspire de près des systèmes utilisés dans les motoneiges et les quads) et de celle qui est familière aux adeptes de scooters. Bien que ces deux systèmes « à effet centrifuge » se ressemblent, leurs fonctionnements diffèrent légèrement, ceux-ci se distinguant principalement par la façon dont ils gèrent la vitesse d’engagement. Dans le cas de la TVC utilisée dans un Ryker, la poulie motrice est déterminante de l’engagement, alors que ce rôle est transféré à la poulie menée dans le système plus typique d’un scooter.
La poulie motrice décide
Dans la configuration utilisée dans les nouveaux Ryker, la distance de séparation entre les deux assiettes de la poulie motrice au ralenti est légèrement supérieure à la largeur de la courroie. Cela fait en sorte que la poulie motrice peut tourner à basse vitesse sans engager la courroie, permettant ainsi au véhicule de rester stationnaire à la vitesse de ralenti du moteur. Une fois que la vitesse du moteur augmente, l’effet centrifuge embarque, entrainant un déplacement des masselottes et forçant l’assiette mobile à se déplacer en direction de l’assiette fixe. La courroie est ainsi engagée et le véhicule commence à se déplacer.
La poulie menée décide
Le système que l’on retrouve dans les scooters est plus complexe que celui du Ryker, le transfert de la gestion de l’engagement à la poulie menée nécessitant l’ajout d’un embrayage secondaire à l’ensemble. Du côté fonctionnement, celui-ci utilise une poulie motrice (aussi appelée variateur) qui engage continuellement la courroie, même à la vitesse de ralenti du moteur. Évidemment, il n’est pas souhaitable que le véhicule commence à avancer aussitôt que le moteur se met en marche, d’où la nécessité d’ajouter un embrayage secondaire à la poulie menée. Cet embrayage secondaire (voir photo et vignette), ou plus précisément la cloche de celui-ci, entretient un lien positif avec le bras d’entrainement en raison de cannelures liant les deux. Cette configuration fait en sorte que l’ensemble de la poulie menée (sauf la cloche, bien sûr) peut tourner librement. Alors que la vitesse demeure basse, les masselottes dans l’embrayage secondaire demeurent stationnaires, retenues par des ressorts. Une fois que la vitesse augmente, la force générée par l’effet centrifuge incite les masselottes à se déplacer, entrainant la cloche et, il s’ensuit, le bras de transfert. Au fur et à mesure que la vitesse augmente, les masselottes exercent de plus en plus de force contre la cloche, renforçant le lien, et ce au même moment que la force du moteur et la résistance créées par le véhicule augmentent.
Photo 1 : Les TVC utilisées dans notre industrie (ainsi que dans le monde de la motoneige et du quad) réalisent une plage de multiplication d’environ 300 %. Dit autrement, le rapport supérieur est numériquement trois fois supérieur au rapport inférieur. La TVC que l’on retrouve dans les nouveaux Ryker de Can-Am (photo), par exemple, débute à un rapport de 3:1 (soit 3 révolutions de la poulie motrice/moteur pour chaque révolution de la poulie menée) et se rend à 1:1 à pleine vitesse (indiquant que les deux poulies tournent à la même vitesse).