Quand on me proposa d’essayer cette moto, je ne savais franchement pas à quoi m’attendre. La preuve? Assise devant le guidon, je cherchais le démarreur! Après 23 ans d’expérience, voilà une belle leçon d’humilité, car la Kill Switch sert AUSSI à démarrer le moteur… et QUEL moteur! Ma foi, il frétille comme un étalon qui n’est pas sorti de sa stalle pendant une semaine! Son derrière se déhanche au moindre coup de gas, comme si « La Bête » voulait danser. Trop drôle!
Dès mon premier virage, je constate à quel point « La Bête » aime les courbes… et tourne aisément. Sillonner les routes de campagne avec elle est pure joie. Faut dire que le centre de gravité de la Nine T est bas et que son poids de 203 kg la rend très maniable. Par contre! La position de conduite devient douloureuse pour mes genoux après 350 km… et puis, je réalise bien vite l’importance de rester douce et vigilante avec ses 110 chevaux si j’veux PAS me retrouver à faire du rodéo! Sérieusement, ses 86 lbs de couple à 6000 tr/min font littéralement BONDIR mon taux d’adrénaline! Ouf! Sa puissance peut carrément devenir dangereuse…
La R nine T n’est donc PAS une moto pour débutants, mais plutôt une monture pour motocyclistes expérimentés et cherchant à stimuler tous leurs sens : lignes épurées, vibrations agréables, vrombissement guttural, accélération foudroyante et freinage incroyablement sec.
Dommage que ce modèle de base n’ait pas de tachymètre. Et puis, que dire de son klaxon? Enfantin et surprenant! Encore plus étonnant est sa consommation d’essence: 4L/100 km lorsque je roule sur les autoroutes à 120 km/h, penchée sur mon Tank Bag! Finalement, la R nine T est une moto qui devrait être choisie en fonction de la nature profonde du pilote qui osera chevaucher « La Bête » et, surtout, en apprécier toute la fougue!