Tomas Casas fête son anniversaire chez Valentino Rossi!

Par Guy CaronPublié le

À moins d’un mois du troisième VR 46 Master Camp, le pilote de circuit canadien Tomas Casas ne se doutait aucunement qu’il soufflerait les bougies du gâteau de son dix-septième anniversaire à Tavullia, en Italie.
J’ai rencontré le jeune coureur canadien Tomas Casas dans les puits au Shannonville Motorsport Park lors de la première ronde du Championnat canadien de Superbike en mai dernier pour l’interviewer.

Les origines de son parcours de jeune pilote remontent jusqu’à son pays natal, la Colombie. Dès l’âge de quatre ans, Tomas est au guidon d’une moto puis commence la compétition en motocross deux ans plus tard. Les trophées se sont accumulés dès ses premières courses, tant au niveau régional que national, en minicross.

Une pause forcée de trois ans, lorsque la famille Casas est venue s’installer au Canada, a marqué un virage important pour Tomas; son retour en piste s’est fait à Shannonville en 2011, mais désormais la piste est un circuit routier. Quelques courses régionales ont mené, dès l’été suivant, la famille Casas à prendre la route pour suivre le championnat CSBK. Une troisième place au championnat de la classe réservée aux CBR250R en 2012, lors de sa première saison complète, une constante progression dans le niveau de pilotage de Tomas et une bonne préparation l’ont conduit au titre de champion national en 2013, toujours en série CBR250R. Le passage sur une grosse moto en 2014, sur une 600 cc, s’est soldé par un second titre canadien, celui de champion CSBK en Amateur Sport Bike, accompagné d’une deuxième position en Amateur Superbike.

C’est donc avec les plaques à numéro de sa moto portant des chiffres noirs, signe de la progression d’amateur à pro dans l’écosystème du monde des courses, que s’amorce 2015 pour Casas. Le titre de la meilleure recrue Pro CSBK est venu garnir son CV. La saison 2016 lui a valu deux podiums en Pro Sport Bike et la troisième position au classement final.

Cette courbe d’apprentissage constante, son jeune âge et quelques planètes bien alignées, combinés à un important travail dans l’ombre par des gens qui ont beaucoup d’estime pour le talent de Tomas Casas, l’ont mené à ce qui fut une énorme surprise pour le jeune pilote de 17 ans le printemps dernier.

Je lui ai posé quelques questions pour en apprendre plus au sujet de cette invitation spéciale et de son voyage à Tavullia, en Italie, qui concordait avec son anniversaire. J’ai discuté avec Tomas Casas moins de deux heures avant qu’il n’enfourche sa Yamaha R6 pour prendre le départ de la première course de la saison CSBK/Mopar en Pro Sport Bike.

Voici ce que j’ai appris au sujet de ce stage d’une semaine de Tomas au VR 46 Motor Ranch, pour la troisième édition du Master Camp mis en place par Valentino Rossi et Yamaha Motor Racing. Si vous ne connaissez pas le VR 46 Motor Ranch, situé sur la côte Adriatique, tout ce que vous avez besoin de savoir est qu’il s’agit du camp d’entrainement qui appartient à la plus grande vedette que le monde des courses de moto ait produit; le légendaire Valentino Rossi.

Guy : Bonjour Tomas, comment s’est passé ton anniversaire en Italie?
Tomas : Bonjour Guy, c’était le plus génial anniversaire de ma vie! Ce fut mon anniversaire le plus mémorable et j’en garde des souvenirs impérissables.

Quel a été le point fort de ton voyage?
Je dois dire que ce fut mon anniversaire. Je n’aurais pas demandé plus; c’était une chance sur un million, le trip d’une vie, et c’est ce jour précis que j’ai rencontré Valentino Rossi. C’est tellement spécial ce que cette rencontre représente pour moi. Cette journée, nous l’avons suivi lors de son entrainement avec les pilotes de son académie. J’ai eu autant de plaisir à le voir en piste avec eux qu’à rouler moi-même au Ranch. En fait, tout le voyage était phénoménal. L’Italie est un si beau pays et j’ai plus roulé à moto lors de cette semaine que je ne l’avais jamais fait auparavant!

J’ai vu une photo de toi avec Valentino et entendu parler d’un gâteau. Tu avais une surprise pour lui?
Oui, le gars de Yamaha a apporté un gâteau pour moi pour la pause du midi, le jour de mon anniversaire. Ils m’ont surpris! Ensuite, Valentino est arrivé en après-midi. Je ne l’ai rencontré que cinq minutes, il est très occupé, mais c’était vraiment une belle rencontre. Il est mon idole depuis toujours, et bien sûr que je lui ai apporté un cadeau; une plaque avec la carte du Canada et du sirop d’érable. Je suis le seul à lui avoir apporté quelque chose. Peut-être qu’il va se souvenir de moi et lorsque j’aurai, je l’espère, la chance de rouler au championnat du monde, je pourrai peut-être avoir la chance de rouler à nouveau au VR 46 Motor Ranch!

Pour 2017, la priorité est bien sûr le Championnat canadien, mais quelle va être la suite pour toi?
Oui, nous avons un plan pour la suite, mais je veux vraiment te parler du Master Camp d’abord. Ce fut une surprise totale pour moi, je ne savais pas du tout (qu’il était en sélection, NDLR) avant d’être accepté. C’est par Yamaha Moteur Canada que j’ai eu cette opportunité, et par Yamaha au Japon. Le Master Camp est organisé par Valentino et Yamaha Motor Racing, ils envoient des invitations partout dans le monde et Yamaha Moteur Canada a soumis ma candidature.

Sans te le dire?
Exactement. Je n’ai rien su avant d’avoir la nouvelle que j’étais accepté, l’un des six pilotes invités. J’étais sous le choc et ébranlé! C’est vrai, quel jeune de mon âge n’est pas un fan de Valentino? Seulement d’avoir une telle chance, je ne pouvais être plus heureux…

Durant toute cette semaine d’entrainement, j’ai tellement appris. Le niveau est si différent entre l’Europe et ici ; là-bas ils roulent beaucoup à moto, toujours à s’entrainer. Dans cette seule et même semaine, j’ai compris beaucoup de choses. Je vais appliquer ce que j’ai appris ici, au championnat CSBK.

Donc tu vises le championnat Pro Sport Bike?
Oui, c’est la priorité! J’ai le soutien de Yamaha et nous avons une nouvelle R6 2017 qui doit être prête pour la prochaine ronde, j’espère!

Je me concentre sur le championnat CSBK, mais je vais aussi rouler quelques évènements vintage pour avoir le plus de temps de piste possible.

Avec une machine différente?
Oui, sur une machine différente, une 500 cc. Ensuite, à la fin de la saison, quand j’aurai remporté, espérons-le, le titre Pro Sport Bike, je tenterai ma chance pour une course de la série MotoAmerica aux États-Unis, question de voir notre niveau comparé à eux.

D’ici aux États-Unis puis ensuite, des visées vers l’Europe?
Oui, bien sûr que le but ultime est de courir en Europe. Je dois d’abord voir mon niveau vis-à-vis les Américains. Ensuite, nous visons l’Europe, le plus rapidement sera le mieux! C’est mon rêve, et si je peux y parvenir et gagner ma vie ainsi, ce serait phénoménal!

Très bien! Je crois que tu as appris sur le tard que tu irais au Master Camp?
C’est Matt Filion, de Yamaha Moteur Canada, qui m’a appris la nouvelle. J’ai su à moins d’un mois du départ que j‘étais pour partir m’entrainer au VR 46 Motor Ranch! Matt m’a aidé et j’ai dû faire de gros efforts pour m’assurer de ne rien rater du côté de mon éducation. J’ai mis les bouchées doubles pour y parvenir, et ce fut dur, mais je ne pouvais pas baisser les bras. Matt a fait le voyage avec moi, il était mon chaperon. Nous avons tous deux fait le voyage de nos vies!

As-tu changé ton entrainement depuis ton retour du camp, fais-tu les choses différemment?
Pour l’entrainement physique, j’avais déjà une bonne base avec mon commanditaire Human 2.0 d’Ottawa. Je connaissais plusieurs des exercices que j’ai vus au Ranch. Nous étions déjà sur la bonne voie. Pour ce qui est de l’entrainement sur les motos, ils roulent tellement là-bas! J’aimerais pouvoir m’entrainer autant sur des motos qu’ils le font, mais nous n’avons malheureusement pas le budget pour ça.

Il doit y avoir plusieurs techniques que tu as rapportées pour appliquer ici?
Bien sûr! Tout notre entrainement à l’académie se faisait sur de petites motos; des pocket-bikes et des petites cylindrées. Ils nous enseignent beaucoup le contrôle des gaz et aussi où porter le regard en piste, c’est un point très, très important. Regarder au bon endroit et pas seulement quelques mètres devant soi fait toute une différence. Nous avons aussi travaillé beaucoup sur la vitesse de passage en courbe. Sur les petites motos, c’est tout ce qui compte, maintenir la vitesse et utiliser toute la piste. Le positionnement sur la moto, dans la bulle en recherche de vitesse, était une autre découverte pour moi. Les motos utilisées en championnat du monde sont ajustées plus haut, selle plus haute et tout, pour plus de maniabilité. Cela m’a ouvert les yeux pour des idées de réglages à essayer maintenant. Il y a eu tellement d’aspects que nous avons vus en seulement une semaine, ce n’est qu’un aperçu.

D’accord. Je te laisse te préparer pour ta course. Je te souhaite une bonne saison, ici au championnat CSBK/Mopar et pour tout ce qui va suivre!
Je veux dire merci à tous les gens impliqués chez Yamaha Moteur Canada, au Master Camp du VR 46 Motor Ranch et à tous ceux qui m’ont aidé à me rendre ici depuis mes débuts! J’espère qu’un jour je serai le sujet de tes reportages sur les courses au niveau mondial!

Les compétences que Tomas Casas a acquises auprès des instructeurs de l’académie de Valentino Rossi lors de cette semaine de rêve au VR 46 Motor Ranch ont été mises à contribution quelques moments après cette entrevue.

J’ai eu la chance de le féliciter pour sa première victoire en tant que professionnel au championnat canadien CSBK moins d’une heure plus tard, après son tour d’honneur en Pro Sport Bike avec le drapeau à damier.

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