Dès que nous avons quelques jours de vacances, nous aimons voyager. Depuis quelques années, nous préférons le faire à moto. Et plutôt avec notre propre moto, que nous faisons transporter par camion ou par avion, lorsqu’on ne peut partir directement de chez nous sur notre monture. Dans la mesure du possible, nous arrêtons notre choix sur une destination où, selon la date de départ, nous risquons de rencontrer, plus souvent qu’autrement, du soleil et de la chaleur.
Par Marie-Sophie Leclerc
Nous avons récemment choisi la Sardaigne. C’est en septembre que nous avons décidé de rejoindre cette île située au milieu de la mer Méditerranée, tout juste au sud de la Corse, et qui est l’une des cinq régions autonomes à statut spécial de la République italienne. Selon les statistiques consultées, il y a en moyenne seulement trois petits jours de pluie pour tout le mois de septembre!
Pour s’y rendre, nous avons d’abord fait transporter notre moto par avion de Montréal à Paris, pour ensuite descendre vers la ville de Nice, sur la Côte d’Azur, d’où nous avons pris le bateau qui rejoignait la Corse. Nous avons passé une semaine extraordinaire à parcourir cette île à moto avant de prendre à nouveau le bateau, cette fois vers la Sardaigne. Du port de Bonifacio, environ 45 minutes de traversier suffisent pour atteindre le port de Santa Teresa di Gallura.
Un vendredi avant-midi nous sommes donc débarqués en Sardaigne. Nous, c’est : Denis, Marie-Sophie et Vivi. Denis, le pilote passionné et, la plupart du temps, le photographe. Marie-Sophie, la passagère et la guide touristique amatrice qui aime bien écrire nos récits de voyage. Vivi, notre V-Strom 650, année 2012, modèle expédition, avec ses trois précieuses valises. Vivi nous offre le rangement nécessaire, un plaisir fou et un excellent confort (pour tout vous dire, il nous est arrivé quelques fois, ces dernières années et dans le seul but de gagner du temps entre deux destinations, de parcourir en quelques heures environ 700 km sans aucun inconfort, et ce, tant pour la passagère que pour le pilote!).
Nous sommes restés 10 jours en Sardaigne. Nous n’avons alors évidemment pas tout vu, nous avons dû faire des choix déchirants. Mais nous souhaitons vous faire partager quatre coups de cœur qui valent certainement le déplacement!
Autant vous dire d’entrée de jeu que la première journée ne sera pas celle que nous vous raconterons avec passion : à peine le temps de manger une délicieuse pizza dans un petit resto sarde qu’un déluge commençait à s’abattre sur notre route. La pluie torrentielle a donc gêné l’appréciation que nous avons eue des premiers paysages défilant sous nos yeux. On se souviendra plutôt, pour cette première journée, du motard que nous avons croisé et qui a renversé sa moto sur la route glissante, heureusement sans subir de blessure grave, et des quelques minutes passées à l’abri dans une station-service en attendant, en vain, que le ciel se calme. Oh là là! Mais en repensant aux statistiques météo, nous étions rassurés, il y avait de bonnes chances que dame Nature s’améliore pour le reste du voyage!
Et ce fut le cas! Dès le lendemain, le soleil était au rendez-vous.
Premier coup de cœur : la route entre Alghero et Bosa
Notre premier coup de cœur fut la route entre la ville d’Alghero et celle de Bosa (route P 49 sur la carte). Cette route surplombe la mer Méditerranée, offrant des points de vue merveilleux. Elle présente aussi de belles courbes, pour le plaisir du motard. Comme elle n’est pas très longue, soit environ 45 km, cela permet, dans une même journée, de passer du temps à Alghero ou à Bosa, situées à ses extrémités. Nous avons visité Alghero rapidement et nous avons préféré nous attarder à Bosa, où nous avons passé l’après-midi et la nuit. Ce fut notre deuxième coup de cœur.
Deuxième coup de cœur : Bosa
L’arrivée à Bosa est l’un des moments forts du voyage. Nous avions réservé un hôtel sur le bord de la mer, à environ deux kilomètres de Bosa, soit à Bosa Marina. Après être allés déposer nos bagages chez notre hôte, nous sommes repartis à moto en direction de la ville juste pour l’heure du dîner. Nous avons vécu un moment magique lorsque nous sommes arrivés sur le pont qu’il faut traverser pour atteindre Bosa : devant nous, des centaines de petites maisons aux teintes de pastel, construites sur le flanc d’une colline au sommet de laquelle se trouve un château, et en contrebas, le fleuve qui coule au pied de la ville, bordé de quais et de palmiers. C’était tellement beau que nous avons refait deux fois le trajet à moto juste pour le coup d’œil incroyable! Et puis, après avoir stationné la moto dans une petite rue, nous avons mangé des pâtes sur une magnifique place au cœur de la ville et nous sommes ensuite allés marcher dans les petites rues pentues à travers les maisons colorées. Avant de terminer notre journée, nous sommes montés avec la moto jusqu’au château, ce qui en valait vraiment la peine afin de profiter de la vue superbe sur les environs.
Troisième coup de cœur : l’île de Sant’Antioco
Le sud de la Sardaigne mérite absolument un détour. Au sud-ouest, nous avons visité l’île de Sant’Antioco, qu’on rejoint en traversant une bande de terre de quelques kilomètres appelée Istmo di Sant’Antioco. Sur cette langue de terre, nous nous sommes d’ailleurs arrêtés quelques longues minutes afin d’observer, de l’autre côté de la lagune, le village principal de l’île. Nous nous sommes alors amusés à photographier notre moto avec un triporteur italien, et à observer les flamands roses et autres oiseaux nombreux dans la région. Une fois sur l’île, nous avons été frappés par son côté paisible. Nous avions loué une chambre dans un bel hôtel juste sur le bord de la mer et nous avons pu alors profiter d’une baignade très appréciée dans des eaux cristallines.
Quatrième coup de cœur : la route S 195, tout au sud
Avant d’entreprendre notre remontée vers le nord de la Sardaigne, nous avons vécu le plus beau moment du voyage : parcourir la route de la corniche de la Costa del Sud (route S 195 sur la carte). Extraordinaire! À elle seule, elle vaut le voyage en Sardaigne. La route longe le littoral où se succèdent les points de vue magnifiques sur les eaux tantôt vert émeraude, tantôt bleu azur, ou encore sur les falaises de granite escarpées. La parcourir à moto est une chance incroyable, car cela permet d’apprécier davantage les vues en plongée sur la mer et de s’arrêter beaucoup plus facilement pour prendre des photos! Parmi toutes les beautés bordant cette route, nous décernons deux mentions spéciales, l’une à la plage de Tuerredda et l’autre à la vue sur la tour espagnole et sa plage attenante, Torre del Budello.
Ajoutez à ces coups de cœur plusieurs glaces italiennes et quelques tiramisus et vous aurez un voyage très réussi!