En mode préparation pour le Rally Crush Canada, j’ai reçu un nouveau casque Arai XD4 avec le design Flare Blue.
Mon cerveau a lentement fait l’association avec le personnage qui trône en haut, à droite de cette page. C’est à mon tour de prendre l’apparence du cartoon Le Racer!
Ce personnage est sorti de l’imaginaire foisonnant de Marc Estabrook en 2000. Il s’est basé sur moi pour créer cette entité fictive, vedette d’une bande dessinée. Le Racer a débuté sa carrière dans la défunte revue MotoCross Unplugged avec de courtes histoires de quelques cases. Le Racer s’exprimait avec un anglais cassé et approximatif et se retrouvait habituellement dans des situations cocasses. La fiction exagérait à peine la réalité. Lorsque l’on se retrouve plus de weekends aux courses dans une année que n’importe où ailleurs, il se passe beaucoup de choses. Certaines plus ou moins racontables!
Le personnage a ensuite migré aux États-Unis, dans le magazine Racer X, mais vu l’ouverture d’esprit disons restreint de nos voisins du Sud, Le Racer a dû prendre le nom de Roger et se débarrasser de son accent à couper au couteau. Oui, ce n’est pas seulement depuis que Donald au toupet de feu est en croisade pour devenir The next President que la xénophobie se manifeste au sud du quarante-cinquième parallèle!
Lorsque je me suis retrouvé avec cette colonne-ci, à mon nom, chaque mois dans Moto Journal, j’ai demandé à Marc si je pouvais utiliser Le Racer. « Bien sûr man, c’est toi ce personnage! Tu peux toujours l’utiliser. Je vais même te refaire un dessin pour ta page. » Un beau geste de la part de mon copain que je ne croise pas souvent. Marc est originaire du Nouveau-Brunswick, mais depuis plusieurs années, il vit aux États-Unis. Le fichier est arrivé et j’ai constaté l’apparence qu’il concevait pour me représenter dans ces pages. « J’ai mis ton numéro, le 43, sur le casque aux couleurs du fleurdelisé. T’es un authentique Québécois! Et j’ai mis un petit unifolié sur ton t-shirt; tu as touché au monde de la moto partout au Canada, le marché ne connaît pas la politique et ces histoires de pays dans un pays et tout ça. Nous sommes tous motocyclistes, après c’est chacun ses trucs! » Oui Marc, tu as bien raison sur ce point, nous sommes tous motocyclistes que l’on soit à Rivière-Ouelle, Argyle, Kapuskasing, Fort Smith ou Abbotsford.
C’est donc avec mon nouveau Arai bleu et blanc que je me suis rendu à La Tuque pour le rally. Le matin du départ du groupe Pro, l’organisateur, Marc Fontaine, m’apporte une surprise et il me dit : « Il y a ton nom et ton numéro, c’est un jersey Rally Crush Canada! » Je réponds : « Merci Marc! », en songeant que maintenant la réalité s’aligne drôlement à la fiction! Pour ne pas être en reste, j’ai ramassé la tête d’un arrachis (un arbre déraciné) qui se cachait en bordure de piste à peine à huit kilomètres du départ. Patrick Trahan était tout juste devant moi. Il l’a touché avec son genou et moi je l’ai pris dans ma toute nouvelle Ducati Multistrada 1200 Enduro. Un arrêt instantané s’ensuit, décrit par Jimmy comme une joute de chevaliers médiévaux avec ces fameuses grandes lances. Je n’ai pas remporté cette joute, mais l’arbre non plus, je l’ai cassé net! Du moins, un bon mètre de la tête que j’aurais dû garder comme souvenir. L’équipe numéro 12 est restée solidaire; Stéphane voulant absolument m’accompagner au bivouac pour m’aider à réparer ma monture qui tenait en plus ou moins un morceau avec du fil de fer à ce point, ce qu’elle n’avait pas 14 heures plus tôt quand j’en ai pris possession. 22 heures plus tard, nous étions tous les trois, Jimmy, Stéphane et moi, au départ de la deuxième journée. Comme dirait si bien Le Racer : « Sleeping is wayyy overrated! Let’s go for an epic ride dudes! ».
