Par Steeve De Champlain, St-Mathias-sur-Richelieu
À l’été 2014, je propose à mon chum de partir une semaine chez l’Oncle Sam, question d’assouvir nos deux passions communes, soit la moto et la musique. Le choix de la destination sera indiscutablement Nashville et Memphis, le berceau de la musique country et rock’n’roll. Un rêve que je caresse depuis déjà plusieurs années. Quelques jours avant le grand départ, nous fignolons nos derniers préparatifs (réservations d’hôtels, trajets GPS, playlists de musique, calibration et test de nos appareils de communication Bluetooth moto à moto). Je sais, les puristes me diront qu’il n’est pas nécessaire d’avoir tous ces gadgets électroniques pour faire de la moto, voire même dangereux d’écouter de la musique en roulant, mais faites-en l’expérience et vous ne pourrez plus vous en passer. Comme nous n’avons qu’une semaine à notre disposition, les trajets seront longs et épuisants. Aussi bien avoir un peu de musique pour nous accompagner. Pour ma part, le hard rock sera à l’honneur durant ce périple.
Jour 1 (875 km) C’est donc par une superbe journée ensoleillée au matin du 8 juillet que nous partons le cœur léger, l’esprit libre et joyeux vers notre première destination, Carlisle en Pennsylvanie. Je roule sur une Honda VFR 800 2004 et mon chum Bernard, sur une Yamaha Road Star 1600 2002. Le soleil nous suit une bonne partie de la journée, mais en fin de journée, le ciel s’assombrit et les nuages deviennent de plus en plus menaçants. Nous sommes à une heure de notre motel, on décide donc de ne pas arrêter enfiler nos vêtements de pluie. Erreur monumentale. La pluie s’abat sur nous avec une violence inimaginable. Enfin arrivés au motel, le commis nous traite de fous, car nous venons sans le savoir de traverser une zone de microtornade.
Jour 2 (840 km) Superbe journée ensoleillée, mais qui se termine comme la veille par un violent orage en arrivant à notre destination du jour : Gatlinburg, Tennessee. Mais cette fois-ci, nous sommes prêts à y faire face.
Jour 3 (350 km) Encore une belle journée ensoleillée. Nous en profitons pour faire quelques routes (441 et 321) dans les Great Smoky Mountains avant de nous rendre à Nashville, Tennessee. Au moment d’aller rejoindre la 40, mon chum perd littéralement une ligne d’échappement complète, heureusement sans conséquences pour lui et les automobilistes qui nous suivent. Pas une bonne idée de tenter de retrouver ladite ligne dans un trafic dense. Nous décidons de continuer le voyage sans perdre de temps à trouver un dealer ni de nous soucier du son qui est devenu monstrueux, surtout en compression. De toute façon, pour le bruit, ça ne sera pas pire que les Harley du coin…
Jours 4 et 5 (Nashville) On visite le Johnny Cash Museum, le Country Music Hall of Fame Museum, le RCA Studio B (où Elvis a enregistré) et nous nous tapons plusieurs bars sur la main street où les bands qui s’y produisent sont exceptionnels. La musique est bonne, la bière est bonne, c’est ça le bonheur.
Jour 6 (340 km) Direction Memphis, Tennessee. Nous arrivons tôt en début d’après-midi. Nous en profitons pour visiter Graceland (comptez un bon 4 heures pour tout visiter). Nous nous payons la bouffe royale au BB King’s Blues Club et nous terminons la soirée sur la légendaire Beale Street où les bars sont également à l’honneur, mais où l’ambiance n’est pas aussi sympathique qu’à Nashville. Le lendemain matin, nous visitons l’iconique Studio Sun où d’innombrables légendes tels Elvis, BB King, Johnny Cash, Roy Orbison, Carl Perkins et autres y ont enregistré leurs plus grands hits.
Jours 7 et 8 (2150 km) Retour à la maison, mais cette fois-ci, en passant par le centre des États-Unis (Kentucky et l’Ohio) pour gagner un peu de temps. Mais ces États sont d’un ennui mortel comparativement aux États de New York, Pennsylvanie et West Virginia que nous avions faits précédemment. Ces derniers comptent beaucoup plus de paysages panoramiques et montagneux. Je reviens néanmoins à la maison avec la tête remplie de souvenirs exceptionnels et les fesses un peu sensibles. « T’as fait un bon voyage? », me dit ma douce en m’étreignant. Home Sweet Home!