La nouvelle génération de motocyclistes ne ressemble pas tout à fait à ses aînés et c’est tant mieux comme ça. Disposant de moins de moyens financiers que les boomers qui ont dicté la voie aux manufacturiers depuis les années 1960, ces derniers sont de moins en moins représentés au sein de la communauté, se dénichant d’autres passe-temps, soit pour des raisons de santé ou encore par choix personnel. Qui sont donc ces jeunes qui prennent leur place comme motocyclistes et aussi comme artisans? D’où proviennent-ils? Qu’est-ce qui les allume? Youssef Berrouard, un jeune cinéaste, nous propose un documentaire sans prétention sur le monde underground des préparateurs motos au Québec.
Youssef, une brève présentation de toi?
Je suis un jeune homme de 22 ans de Québec qui travaille actuellement à son compte depuis quelques années dans le domaine de l’art visuel. En général, je me décrirais comme un gamin rêveur et créatif avec beaucoup d’ambition. Qui aime rire et occasionnellement, qui peut être stupide. Parfois qui aime procrastiner et remette à plus tard, mais qui, en fin de compte, accomplit toujours ses objectifs.
D’où te vient ta passion du cinéma?
Ma passion pour le cinéma m’est venue depuis mon jeune âge. J’écoutais beaucoup de films quand j’étais enfant et en vieillissant, j’ai tranquillement développé mon art avec mon entourage et la caméra de mon père. Alors, graduellement, j’ai appris à aimer ce que je faisais le mieux.
L’idée de produire un film sur les motos et en particulier sur les artisans québécois t’est venue comment?
Cela faisait environ deux ans que je voulais réaliser une vidéo avec comme sujet la moto, mais sans idée fixe et la procrastination a pris le dessus. Mais l’hiver passé, sur un coup de tête, j’ai décidé de réaliser un documentaire sur la moto custom au Québec.
Comment as-tu recruté les ateliers figurant dans ton film?
Je les ai contactés par leur page Facebook pour savoir s’ils étaient intéressés à participer au documentaire.
Combien de temps a duré le tournage, et le montage final t’a pris combien d’heures?
Le tournage a duré approximativement huit jours étalés en quatre mois et, pour le montage, j’ai présentement les mains à la pâte, mais il est sur le point d’être finalisé.
Avant le début du tournage, tu avais une bonne idée de ce que le produit final aurait l’air?
Oui et non (rires). Disons que le contenu et les objectifs ont été suivis à la lettre. Par contre, il y a eu beaucoup d’imprévus. Par exemple, une journée, il a plu et cela a compliqué nos tâches. Et dans la même journée, nous étions censés filmer une ride avec deux motos, mais l’une d’elles ne voulait plus partir. Donc, on a été obligés de changer nos plans.
Quel a été le plus difficile au courant de ce projet?
La gestion lors des tournages et rester concentré tout au long du projet.
Je ne te demanderai pas de dévoiler ton budget, mais pourrais-tu nous dire si tu l’as dépassé?
En fait, le tout a été réalisé à mes frais sans budget précis, mais j’ai eu la chance d’avoir de l’aide d’autres artistes qui ont collaboré avec moi par passion et je leur en suis vraiment reconnaissant. Cependant, une ligne de vêtements des Vagabonds sur Deux Roues sera offerte en ligne pour aider au financement des quelques frais qu’il y a eu.
Qu’as-tu découvert dans cet univers particulier, qu’est-ce qui t’a le plus impressionné?
J’ai découvert que dans cette communauté de la moto custom au Québec, tout le monde se connaît de proche ou de loin. Et j’ai été impressionné par le charisme, la passion de chacun et de la belle vibe entre chums qui s’y échappe.
Est-ce que ta perception de la moto a changé?
Non, j’ai toujours pensé que la moto est un loisir qui nous procure un sentiment de liberté.
Qu’on les nomme artistes, artisans ou patenteux, ces passionnés de motos personnalisées font tous preuve de beaucoup d’imagination. Selon ton expérience, sont-ils reconnus à leur juste valeur?
C’est une bonne question. Pour être franc, non. C’est facile d’être satisfait du résultat et remercier l’artisan, mais on ne voit pas toute l’évolution ardue derrière chaque bécane! C’est un travail tellement minutieux et je crois qu’ils méritent amplement d’être reconnus à leur juste valeur. C’est une des raisons pourquoi j’ai réalisé ce film.
Est-ce que le film sera présenté hors Québec?
Pour l’instant, les lancements seront présentés seulement au Québec. Cependant, j’ai été contacté pour en faire en France, mais une étape à la fois. Après cela, il sera disponible partout via le Web.
Question que tous les lecteurs se posent : est-ce que ça t’a donné le goût d’avoir une moto?
Oui, je me suis acheté une Kawasaki ZR550 1991 que j’ai fait convertir en Brats. Mais j’ai déjà le goût d’essayer un autre type de moto, comme le Bobber.
Quel sera ton prochain projet?
J’ai plusieurs projets en tête. Toutefois, je travaille actuellement sur un projet photo noir et blanc qui s’intitulera Vous Êtes Belle et j’écris un futur premier court ou long-métrage où la moto fera partie du sujet principal. Laissons le courant faire les choses!
Merci Youssef et si tu as besoin de figurants, fais-moi signe!