Vous souhaitez fabriquer vous-même votre moto? Il est possible de le faire, puisque la fabrication artisanale de motocyclettes est permise au Québec, mais il y a toutefois des règles et des exigences techniques à respecter. Dans cet article, nous vous proposons un résumé des principaux renseignements à connaître à ce sujet afin d’éviter les mauvaises surprises.
Les normes
Les normes de sécurité des véhicules automobiles du Canada (NSVAC) et les exigences du Code de la sécurité routière (CSR) applicables aux motocyclettes servent de base pour plusieurs aspects. C’est le cas notamment pour le choix et l’emplacement des dispositifs de visibilité (phares, feux et réflecteurs), le système de freinage, l’emplacement et l’identification des commandes ainsi que l’emplacement de la plaque d’immatriculation. Quant aux éléments qui ne sont pas visés précisément par les normes de Transports Canada, ils doivent toutefois respecter les pratiques reconnues par les constructeurs qui commercialisent leurs motos au Canada. C’est le cas notamment pour l’installation de dispositifs de protection, tels les garde-chaînes et les protège-courroies.
Ce que vous devez savoir
• Au Québec, une motocyclette artisanale doit en principe être assemblée par un particulier. Toutefois, si vous n’êtes pas à l’aise d’assembler la moto vous-même, vous pouvez la faire assembler par une entreprise spécialisée.
• Une entreprise spécialisée peut assembler plusieurs motos à la condition que chacune lui ait été commandée au préalable. Par contre, si cette entreprise assemble des motos en série sans répondre à des commandes, elle doit être reconnue par Transports Canada et doit apposer l’étiquette de conformité requise en vertu de l’article 211.1 du CSR sur les motos qu’elle vend.
• Une moto artisanale ne peut être composée uniquement de pièces provenant de motocyclettes ayant un statut « irrécupérable ». De plus, les cadres de motos ayant ce statut ne peuvent pas être réutilisés.
• Une moto artisanale destinée à circuler sur les chemins publics ne peut pas être construite à partir du cadre d’une motocyclette hors route.
Le cadre
Bien qu’il soit plus facile de construire une moto à partir d’un cadre d’un modèle de série fabriqué par un grand constructeur (Honda, Yamaha, Suzuki, Harley-Davidson, etc.) ou d’un cadre de reproduction, il est possible de fabriquer vous-même un cadre. Chacune de ces options offre des avantages et des inconvénients.
Un cadre de série n’est pas remis en question par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), pourvu que les caractéristiques finales de la motocyclette artisanale soient semblables à celles du modèle de production, notamment la masse, la puissance et le couple du moteur.
Ce n’est toutefois pas le cas pour les cadres de reproduction dont l’on ne connaît ni le fabricant ni la provenance, par exemple un cadre acheté par Internet. En effet, s’il s’agit de la première motocyclette artisanale assemblée autour de ce cadre (marque et modèle), un rapport d’ingénieur aux frais du propriétaire est exigé, à moins que le fabricant du cadre puisse démontrer ses compétences dans la conception, la fabrication et l’essai de cadres de motocyclettes.
Enfin, si vous fabriquez votre cadre de toutes pièces, vous aurez alors l’avantage de disposer d’un cadre aux formes uniques. Toutefois, un rapport d’ingénieur est également exigé.
Les composants principaux
Vous devez vous assurer que les composants principaux, comme le moteur et la transmission, sont compatibles avec le cadre choisi. Ainsi, un moteur de 4 cylindres en ligne développant 200 ch ne pourrait pas être installé dans un cadre prévu pour un moteur de 2 cylindres en V de 80 ch, sauf si un ingénieur confirme cette possibilité. De plus, sur un cadre de fabrication industrielle, aucun des points d’ancrage des composants ne doit être déplacé ou modifié, sinon un ingénieur doit l’approuver.
Vous devez conserver les preuves de la provenance des composants principaux. Ces composants peuvent provenir de motocyclettes accidentées ou de vendeurs de pièces neuves ou usagées. Tout cadre de fabrication industrielle doit être accompagné du certificat délivré par le fabricant. Ce certificat indique le numéro de série du cadre. Il en est de même pour les moteurs et les transmissions.
Les systèmes d’échappement
Les systèmes d’échappement dont les fabricants ne peuvent confirmer la conformité aux NSVAC sont illégaux. On reconnaît ces systèmes notamment par les mentions « pour compétition », « hors route seulement » et « non légal sur la route ». Le système d’échappement doit également être compatible avec la cylindrée du moteur. Par exemple, un système conçu pour un moteur de 883 cm3 ne peut être installé sur un moteur de 1 340 cm3. Si vous optez pour un système d’échappement du marché secondaire (aftermarket ou jobber), consultez les instructions du fabricant afin de vous assurer qu’il est conçu pour l’utilisation à laquelle vous le destinez.
Une fois la moto construite
Lorsque la construction de la moto est terminée, il y a différentes étapes à suivre et certaines exigences à respecter avant de pouvoir l’immatriculer pour circuler sur les chemins publics. D’abord, vous devez contacter le service de police de votre localité pour faire authentifier la moto et obtenir un numéro d’identification du véhicule (NIV). Vous devez ensuite faire approuver la moto par la SAAQ et, finalement, la soumettre à une vérification mécanique chez un mandataire en vérification de véhicules routiers de la SAAQ.
Pour plus d’information
Consultez le guide Les motocyclettes modifiées ou de fabrication artisanale téléchargeable sur le site Web de la SAAQ. Cet outil a pour objectif de guider l’artisan qui désire modifier un modèle de série ou construire de toutes pièces une motocyclette destinée à circuler sur les chemins publics.
www.saaq.gouv.qc.ca/securite_routiere/vehicules_technologies/motos_modifiees/index.php
Source : Société de l’assurance automobile du Québec