Le parfait bibelot?

Par Marc ParadisPublié le

L’autre jour, je suis tombé sur la liste des 100 motos les plus dispendieuses vendues aux enchères. J’ai bien sûr épluché cette liste en me demandant laquelle, si j’en avais les moyens, pourrait se retrouver dans mon salon comme objet de contemplation. Sans toutes vous les nommer, la liste comprend un lot impressionnant de vieilles motos britanniques (Brough Superior, Norton, Velocettes et Vincent). Quelques montures de MotoGP trouvent aussi leur place dans cette liste tout comme une singulière moto Ferrari! Laquelle remporta la palme de moto la plus dispendieuse vendue aux enchères? Essayez de deviner… Une moto rendue célèbre par un classique des longs métrages d’Hollywood mettant en vedette deux motos. Non, je ne parle pas de Harley-Davidson et Marlboro Man avec Mickey Rourque et Don Johnson… Mais bien du chopper Captain America qu’enfourchait Peter Fonda aux côtés de son compère réalisateur Dennis Hopper (sur le Billy Bike) dans Easy Rider. Quel montant fut déboursé pour cette icône de la culture chopper? Un petit 1,62 million de dollars américains. Belle bébelle, mais de là à payer ce montant pour une moto qui n’a même pas de frein à l’avant… et sûrement des silencieux illégaux!

La seule fois que je participai semi-activement à une vente aux enchères remonte au début des années 2000. J’avais entendu parler qu’une GSX-R 1000 serait mise à l’encan dans une vente de débarras du ministère des Transports. Elle était en très bonne condition et affichait moins de 7 000 km. Dans une marée de camions de déneigement et autres équipements lourds, elle ne trouverait sûrement pas preneur et je pourrais sûrement me l’approprier pour une bouchée de pain. Ne disposant pas à l’époque d’assez de liquidité (et c’est encore le cas), j’avais invité mon frère et mon beau-frère à participer à la mise aux enchères (ils auraient reçu leur part lors de la revente de la moto dans les semaines suivantes, selon mon plan…) Malheureusement, c’était sans compter sur une bande d’acheteurs, disons très « motivés » qui firent monter le prix de vente bien au-delà de ce que nous avions en notre possession, rendant le deal nul. À cette époque, posséder plus d’une moto semblait un rêve quasi impossible. Manque d’espace, deux jeunes enfants et un budget serré me faisaient envier ceux possédant une écurie bien garnie comme c’est le cas aujourd’hui pour mes vieux chums Renaud et Benoit. Le premier recherche surtout les motos à prix d’aubaine ayant un charme à ses yeux (il possède aussi un scooter!). Le second se construit une collection de motos qui ont marqué son cheminement motocycliste depuis le début des années 1980. Personnellement, j’opterais pour cette dernière orientation.

Même si des motos universellement acclamées me font tourner la tête à moi aussi (Ducati 916 et MV Agusta F4 pour ne nommer que celles-là), elles demeurent des genres de top-modèles, bien belles sur le cat walk, mais sans rapport avec ma vie de motocycliste. De leur côté, les vieilles anglaises dégagent un certain charme (en plus d’une certaine odeur d’huile), mais ne m’évoquent aucun souvenir de jeunesse. En écrivant ces lignes, je constate que beaucoup de souvenirs reliés à cette époque de ma vie continuent à me hanter même rendu à un âge vénérable… Que ce soit au niveau de la musique, des films ou des équipes sportives que nous idolâtrions, tous nous ont laissé un meilleur souvenir que ce que la réalité reflétait réellement. Les puristes diront qu’il n’est rien sorti de collectionnable durant la décennie 80 et ils ont raison. Aucune moto de la décennie la plus marquante côté avancée technologique par les quatre firmes japonaises n’est présente sur la liste.  Si l’on tient compte que la moto occupant le centième rang avec un prix de vente de 137 000 dollars américains (une Ducati 750SS 1973), on peut considérer cela comme une bonne chose pour nous, collectionneurs en devenir. Si elles sont laissées pour compte par ceux qui fantasment sur une autre époque, cela devrait garantir des prix plus abordables pour ces montures de l’ère Reagan. Mon choix devrait-il s’arrêter sur un modèle turbo du début de la décennie? Ou encore sur une des dernières incarnations des répliques de GP500 deux-temps? Les premières super sportives de 750cc? En écrivant la rubrique Les infos du mois dernier, je faisais un parallèle entre une scène du prochain Mission : Impossible et celle de Top Gun montrant Tom Cruise roulant sur les pistes d’atterrissage avec une Ninja 900 1985. Cette moto, apparue un an auparavant, représentait le début d’une ère nouvelle et incarne à mon point de vue la première d’une race qui changea à jamais notre vision d’une moto sportive. Mes recherches commencent!

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