Par Éric Ménard
À peu près à cette date chaque année, je sens monter en moi une petite excitation. Je deviens fébrile à l’idée que je vais bientôt prendre le temps de relaxer avec ma petite famille et mes chums de moto. Je quitte les turbulences de la vie urbaine que je troque pour celle de la campagne. En chemin, il me trotte même dans la tête la vieille toune de notre crooner québécois Pierre Lalonde qui chantait C’est le temps des vacances avec la même ferveur que je ressens. Oui messieurs dames, on est rendu là.
Peu importe où vous comptez vous rendre, avec qui et pour combien de temps, rappelez-vous que chaque instant ne reviendra jamais. Les bouddhistes disent que la seule chose permanente dans la vie est justement ce qu’ils appellent « l’impermanence ». Comme tout est toujours en changement perpétuel, ils prétendent donc que la seule chose logique est de vivre le moment présent, car c’est dans cet instant que se vit la vraie vie. Ouf, ils sont intenses, mais il y a quand même une bonne partie de l’humanité qui vit selon cette vision de la vie et de la spiritualité.
Je ne suis pas bouddhiste, mais j’adhère totalement à cette vison. Quand je pense à ça, j’essaie de profiter au max de chaque instant. C’est dans cet état d’esprit que j’essaie de vivre mes journées et plus particulièrement celles où je suis à moto. Je savoure chaque paysage. Je me concentre sur les sensations que me donne la route : les courbes, les odeurs, les couleurs, les sons. Je me drogue de toutes ces sensations comme un junkie qui vient de prendre sa dose. Moi, ma dope, c’est la moto et ça me prend mon fix régulièrement.
Alors que je discutais récemment avec Franco Nuovo, un autre passionné de moto qui me demandait comment je me sens quand je roule, je lui disais que la moto c’est comme la méditation (autre activité bouddhiste!). Mais plutôt que de me concentrer sur ma respiration, je me concentre sur la route et j’essaie d’être le plus réceptif possible à tout ce qu’elle m’apporte et me fait ressentir.