Ce moteur à 16 soupapes de 998 cc a un air de famille avec celui de la ZX-10R, et il affiche les mêmes dimensions d’alésage et de course : 76 x 55 mm. Mais là s’arrêtent les similitudes. Les engins suralimentés produisent énormément de chaleur et ils imposent un stress élevé à différentes pièces. Kawasaki a donc dû construire un moteur entièrement nouveau, capable de résister à des charges deux fois plus élevées qu’un moteur à aspiration naturelle. Les pistons sont coulés, plutôt que forgés, pour mieux résister aux températures élevées, et leur dessus plat permet de réduire le rapport volumétrique à moins de 9:1 (contre 13:1 pour la ZX-10R).
Le compresseur, blotti derrière les cylindres, a été conçu spécifiquement pour la H2 par Kawasaki. Sa vitesse de rotation est 9,2 fois plus élevée que celle du vilebrequin. Ce qui veut dire que quand le moteur de la H2R arrive à sa zone rouge (14 000 tr/min), le compresseur file à près de 130 000 tr/min. Il génère une pression 2,4 fois supérieure à la pression atmosphérique.
Techniquement, les deux moteurs sont semblables. Ils se différencient principalement au niveau des arbres à cames et de l’embrayage. Au niveau de la puissance, par contre, c’est une autre affaire. La H2 affiche 197 ch à 11 000 tr/min (207 ch à haute vitesse grâce aux prises d’air). La H2R crache un renversant 319 ch à haute vitesse selon la firme. Kawasaki insiste sur le fait que le moteur de la H2 ne peut pas être converti en H2R, mais il y a sûrement des gens qui vont essayer quand même…
Le châssis fait appel à des tubes d’acier de différentes dimensions, taillés au laser, et en partie soudés à la main. Kawasaki explique qu’elle a choisi ce design, plutôt que des longerons en aluminium, parce que l’acier offre une légère flexibilité, ce qui améliore la stabilité à très hautes vitesses. Le treillis permet également de laisser échapper la chaleur du moteur et d’aménager un espace pour le conduit d’air qui provient de l’avant du carénage (dans le cas de la H2R, il y a deux conduits, et ils sont en fibre de carbone).
Le sous-cadre arrière est en aluminium, de même que le bras oscillant monobranche. Le silencieux de la H2 de base est gros (et laid), et certains importateurs le remplacent par un modèle Akrapovic plus élégant, et probablement plus musical.