La course d’abord
Pour le développement des générations précédentes de R1, l’approche a toujours été la route d’abord, la piste ensuite. Cette approche s’est révélée très efficace sur les deux plans puisque la R1 se vendait bien comme machine routière et elle a obtenu beaucoup de succès en course (dont le championnat mondial de superbike en 2009).
Mais cette fois-ci, c’est différent. Pour injecter une énergie nouvelle à sa gamme de sportives, Yamaha a décidé d’inverser son approche pour la mise au point de la nouvelle R1. « Nous avons construit cette moto pour qu’elle gagne des courses sur un circuit », explique Hideki Fujiwara, le chef de projet pour la R1 2015.
Dans le cadre du développement, les gens de l’équipe ont beaucoup roulé sur la M1 de Valentino Rossi. Pendant la présentation de presse, Mike Ulrich de Yamaha a pris soin de nous le répéter souvent. Il a aussi insisté sur le fait que ce sont les coureurs, et les motocyclistes qui aiment rouler en piste, qui étaient au cœur des priorités. Rossi lui-même, de même que Josh Hayes, quadruple champion de superbike de l’AMA, ont participé aux essais de la R1 pendant le développement.
« Autant au niveau du look que de la puissance, cette moto est complètement différente des R1 qui l’ont précédée, poursuit Fujiwara. La réduction du poids était un objectif central et notre équipe a travaillé fort en ce sens, notamment en dotant la R1 de roues extrêmement légères. Nous avons également élevé le régime maximal de 1000 tr/min, pour que le son et le comportement du moteur se rapprochent encore plus de la M1. Nous voulons que les pilotes puissent se concentrer entièrement à surpasser leurs rivaux sur les circuits – et c’est avec cette idée en tête que nous avons construit la R1. Cette moto est faite pour être évaluée sur une piste de course. »
Sachant que Yamaha a construit cette R1 en l’axant fortement vers la compétition, est-ce qu’on la verra en piste cet été au championnat canadien de superbike? Au moment de mettre sous presse, Yamaha Canada n’avait pas de plan officiel à cet égard. On verra sans doute des pilotes indépendants en R1, mais ce serait dommage qu’il n’y ait pas de R1 avec un appui officiel quelconque de Yamaha au CSBK. On pourrait au moins inviter un ancien coureur à participer à une ronde sur une nouvelle R1 non modifiée, question de montrer ce qu’elle a dans le corps. Est-ce que Pascal Picotte est occupé cet été?
Les publicités pour les machines de superbike mettent presque toujours un pilote professionnel en vedette. Yamaha ne fait pas exception en misant sur Rossi, notamment avec l’ingénieux slogan qui dit « We R1 ». Souvent, le côté course des machines en question n’est pas aussi marqué que ce que suggèrent les annonces. Dans le cas de la nouvelle R1, la publicité n’aura jamais si bien dit.