Galettes et mini-trail!

Par Marc ParadisPublié le

Depuis que je fais de la moto, j’ai toujours été attiré par la compétition. Pas nécessairement pour y participer (les coûts inhérents et un manque de talent flagrant m’aidant à m’en tenir loin), mais plutôt pour assister aux performances de ceux qui osent et réussissent. Durant mes années d’adolescence, il se déroulait, à St-Germain-de-Kamouraska, une compétition de motocross qui rassemblait les talents locaux sur différents types de machines. Rien de compliqué, les compétiteurs ayant peu ou pas d’expérience en piste. Nous y allions pour voir courir les chums de la polyvalente. Pas vraiment de bourses, le glamour d’avoir battu des plus vieux roulant de meilleures machines suffisait.

Plus tard, j’ai assisté à des compétitions de plus grande envergure, tant sur route que hors route, mais aucune d’elles ne me donnait le goût d’embarquer en piste. Jusqu’à ce jour de juillet de l’été dernier… Ma conjointe avait ramené un petit dépliant (en fait il s’agissait d’une demi-feuille de papier vert fluo) annonçant une compétition de mini-trail lors du Festival de la galette de St-Lazare-de-Bellechasse. Mon premier réflexe : « Ce serait l’fun d’aller voir ça et d’en parler dans un éventuel article pour Moto Journal. » En relisant l’affiche, je me dis que ce serait encore plus intéressant d’y participer! D’autant plus que nous avons dans le garage deux montures qui répondent aux critères, soit quatre temps de 150 cc et moins (les deux temps de moins de 120 cc étant aussi acceptés). Sans oublier mes deux apprentis coureurs à l’échelle de leurs motos (CRF70 et CRF80). Il ne restait qu’à convaincre la mère… Un appel à l’organisateur, Dany Garant, suffit à lui donner confiance (tous les sauts peuvent être roulés) et parvint même à me convaincre de tenter le coup moi aussi.

Ayant débuté en hors route à l’âge de douze ans, rouler hors pavage m’a toujours attiré. Je suis même sorti de ma retraite à deux occasions. La première en 1995, afin d’initier ma conjointe de la bonne façon, et la seconde en 2009, pour la même raison, mais cette fois avec nos deux fils. Quelques participations à des évènements comme le GS Challenge, une journée aux alentours de St-Michel-des-Saints avec Québec Moto Loisirs et le lancement des motos Zero le printemps dernier constituent mes plus récentes expériences poussiéreuses. Mes deux apprentis ont pour leur part la chance de rouler sur une mini-piste sablonneuse près de chez-nous, mais n’ont jamais, eux non plus, évolués en compétition.

Le matin du 6 août, le « Paradis Racing Team » prend donc la route de St-Lazare, situé à quelques kilomètres au sud-est de Lévis. Nous arrivons un peu avant l’ouverture officielle de la piste pour les pratiques. Parce que cette compétition penche définitivement plus du côté participatif que compétitif, l’apport des bénévoles pour la préparation de la piste et de la signalisation est primordial. Sise à flanc de rocher, la piste se veut plus rocailleuse que sablonneuse, ce qui a pour effet de ralentir les ardeurs de mes deux néophytes. Pour leur démontrer que le circuit ne constitue pas vraiment un gros défi, je m’élance à mon tour sur la CRF80, après m’être assuré que je ne dépassais pas le poids maximal recommandé par le fabricant (100 kg, ce qui est bien supérieur à ce qu’indiquait l’aiguille de la balance la dernière fois où je suis monté dessus). Même si nous avions pris connaissance du parcours à la marche quelques minutes auparavant, maîtriser une moto sous suspendue et quelque peu anémique a demandé une certaine adaptation. J’ai rapidement compris qu’une trop grande vitesse dans les courbes rocailleuse pouvait mener à une chute (ce que je fis sans dégât), et qu’effectuer des sauts demande un peu de technique et de pratique.

Le temps des premières courses venu, nous étions près de trente compétiteurs divisés en sept classes, avec environ quatre coureurs dans chacune d’elles. Cela peut sembler peu, mais considérant la largeur et de la longueur du circuit, ce nombre s’avère adéquat. Compte tenu des différences de cylindrées, de talent, d’âge et d’expérience des coureurs, les classes comportaient souvent plusieurs motos disparates. En plus de mes deux novices, je dirais que près du tiers des participants en étaient à leurs premiers tours de roues en compétition. Notre bilan familial? Xavier, mon plus jeune, termina second, en menant une course d’attente. Vincent, pour sa part, mena près de la moitié de sa course, avant d’échapper sa moto dans une courbe, pour ensuite se relever et terminer bon dernier. Pour ma part, je faisais partie d’une classe mixte avec deux novices sur une bonne vieille XL125 1977 et une TTR 125L. Réussissant un départ canon et évitant les embûches, je remportai ma première (et peut-être dernière) victoire à vie.

En fin d’après-midi, je discutais avec Olivier Gagné, participant sur sa Suzuki Jr80, commanditaire de l’évènement et aussi bénévole pour l’élaboration de la piste. Ce dernier me disait qu’à l’origine, une bande de joyeux lurons à bord de CT70 et de CRF50 improvisèrent une course sur ce même terrain des loisirs. Avec les années, l’évènement prit de l’ampleur grâce aux contributions de nombreux commanditaires (il y avait plus de 2000$ en prix de participation cette année) et s’est mis à attirer des participants en provenance de régions de plus en plus éloignées. Pour lui comme pour moi, rouler sans pression en ce magnifique samedi après-midi du début août a fait notre journée!

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