La-Z-Boy vs Honda Gold Wing: Lequel est le plus confortable?

Par Moto JournalPublié le

Depuis une éternité, on entend dire que la selle de la Gold Wing est la meilleure au monde. Mais ça dépend à quoi on la compare…

Les magazines de moto et les journaux ne sont pas différents quand vient le temps d’attirer l’attention du lecteur : ils utilisent des superlatifs. Ou des phrases qui piquent la curiosité. Ces superlatifs se retrouveront habituellement dans le titre. Dans le cas des motos, on parlera de la meilleure, de la plus rapide, de la plus belle, la plus pratique ou la plus laide…

Bien sûr, les motos auxquelles on attribue ces superlatifs changent constamment : la plus rapide d’aujourd’hui ne le restera pas longtemps. Mais il y a une exception. Depuis des années, des décennies même, les magazines disent que la selle de la Gold Wing est la plus confortable qui soit. Nous ne sommes pas d’accord, car, comme notre sous-titre extrêmement songé l’indique, tout dépend à quoi on la compare!

Avant d’aller plus loin, il convient de définir la notion de confort. Et comme la Gold Wing a été conçue pour le marché nord-américain, nous utiliserons la notion de confort au sens nord-américain du terme. Commençons avec le son. En Amérique, qui dit confort dit silence. Pensez à une Cadillac ou à une grosse Lincoln capitonnée. Elles n’émettent aucun son et, de l’intérieur, vous n’entendez rien du triste monde extérieur. Les enfants qui crient, les klaxons impertinents parce que vous n’allez pas assez vite, tout ça n’existe plus. En ce sens, nous décrétons que les Harley-Davidson, même si elles sont fabriquées au pays de l’oncle Sam, ne sont pas des vraies motos américaines. Car elles font des drôles de bruits par leurs échappements, et elles vibrent. Voilà qui fait très peu confort à l’américaine, c’est le moins qu’on puisse dire! À l’opposé, les Gold Wing actuelles sont fabriquées au Japon, mais elles offrent un confort digne de l’Amérique. Honda a compris. Quoique…

Quoique le pare-brise de la Gold Wing est ajustable manuellement… Oui vous avez bien lu : manuellement! Permettez-nous ici de nous offusquer brièvement. Pouvez-vous imaginer une Cadillac avec des glaces latérales qu’il faudrait remonter soi-même, sans l’aide d’un moteur, comme un prolétaire? Pourtant, c’est exactement ce qu’a fait Honda : il faut actionner un levier, saisir le pare-brise à la main, le déplacer, actionner le levier à nouveau. L’enfer! Et imaginez la réaction des passants qui vous verraient vous abaisser à exécuter cette tâche. BMW vient de prendre une longueur d’avance à ce chapitre avec son nouveau modèle six cylindres à pare-brise électrique.

Côté selle, nous avons choisi la seule compagnie capable, à notre avis, de détrôner la Gold Wing. Il s’agit d’une entreprise américaine (bien sûr), la La-Z-Boy Corporation, de Monroe, au Michigan. Nous voulions savoir si son majestueux fauteuil inclinable s’avèrerait plus confortable que la selle de la vénérable Honda.

Oui, un La-Z-Boy, parfaitement. Pas un fauteuil italien en cuir fin ou une chaise ottomane Philippe Starck pour les snobs. Bien qu’élégants, ces sièges n’ont rien à voir avec le confort tel que nous venons de le définir. Et une chaise sans confort, c’est comme un avion sans ailes ou une télécommande sans piles : totalement inutile.

Peu de gens le savent, mais Honda a réalisé des recherches particulièrement poussées pour mettre au point la selle de la Gold Wing. Des pilotes avaient pour tâche de rouler avec des selles prototypes et de s’arrêter au premier petit signe d’inconfort dans l’arrière-train. Les ingénieurs qui les suivaient enregistraient ensuite soigneusement ces données. On notait aussi les commentaires des pilotes en matière de soutien : trop ferme à tel endroit, trop mou à un autre, etc. Puis, de retour en usine on fabriquait d’autres prototypes et on reprenait les essais. Jusqu’à obtention d’un siège de première classe. Pour espérer affronter pareil prodige, il nous fallait donc le meilleur. Il nous fallait un La-Z-Boy.

C’est dans un magasin de banlieue que nous avons trouvé l’endroit idéal pour choisir notre La-Z-Boy de rêve. Des tonnes de fauteuils dans un environnement digne des sous-sol les plus extravagants. À chaque fois que nous nous asseyions dans un fauteuil, c’était comme se laisser tomber dans un matelas de plume. Les La-Z-Boy n’ont pas pour objectif de vous faire adopter une saine posture. Que non! Leur objectif est de vous donner l’impression que la gravité n’existe plus, vous êtes en apesanteur, vous flottez dans l’eau salée de la Mer Morte. Et pour changer de position, pas besoin de faire d’efforts inutiles, il suffit d’actionner un levier sur le côté droit et hop, vous voilà presque à l’horizontale. De la main gauche, vous pouvez saisir un bol de croustilles ou de toute autre grignotine trop salée à faible valeur nutritive. Car un moment La-Z-Boy, c’est un moment sans contraintes, un moment de confort et de décadence à l’état pur.

Et quel est le gagnant? Après de longues heures d’analyses complexes, nous en sommes venus à la conclusion que le La-Z-Boy était plus confortable que la Gold Wing. En plus, on n’a pas besoin de plier les genoux et on peut s’allonger sans danger. De plus, le poste de contrôle est beaucoup plus simple. Sur la Wing, il faut apprendre à manipuler toutes sortes de commandes, de leviers et de boutons compliqués. Sur le La-Z-Boy, on contrôle toutes les fonctions à l’aide d’un seul bras pratique, costaud, facile d’accès. Côté suspension, les deux se ressemblent : la Gold Wing franchit les nids de poule en douceur, le La-Z-Boy isole très bien son pilote des imperfections du tapis.

Cela dit, le La-Z-Boy n’est pas parfait. Même en actionnant le bras latéral de toutes les manières, nous avons réalisé que le fauteuil n’avançait pas très vite. De plus, le mouvement du bras en question manque de fluidité, son comportement est un peu rugueux et il ne donne pas assez de feedback. À cause de cela, un de nos pilotes a même renversé du café sur son pyjama en tentant une manoeuvre d’allongement.

Somme toute, même si le La-Z-Boy est plus confortable que la Gold Wing, force est de reconnaître qu’il n’est pas aussi polyvalent. Par exemple, la Gold Wing a un carénage qui protège des intempéries. Et elle est capable de se déplacer rapidement d’une ville à l’autre…

Finalement, tout dépend de vos besoins. Si vous recherchez un fauteuil confortable, mais bien adapté pour un usage routier, nous vous recommandons la Gold Wing. Si vous recherchez encore plus de confort, et surtout si votre conjoint(e) refuse que vous installiez une moto dans le salon devant la télé, nous vous recommandons plutôt le La-Z-Boy.

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