Dernièrement, le Supermotocross fêtait son 33e anniversaire, c’est presque trois fois mon âge! J’en ai donc manqué plusieurs, mais cette année mon père m’a offert l’occasion d’aller couvrir l’évènement sur place, en famille. Voir ces compétitions à la télévision c’est bien, mais pour un adolescent de 12 ans c’est, disons… pas mal plus trippant sur place. Le stade parait impressionnant vu du dehors, mais c’est lorsqu’on le parcourt de l’intérieur qu’on se rend compte de l’immensité du bâtiment. Mon père ne voulant rien manquer, nous sommes arrivés un peu en avance… Mais ce n’est pas grave parce que nous avons pu voir à l’œuvre les prochaines vedettes du stade : les écoliers. Rouler avec des 65 cc et 85 cc sur la même piste que les pros, avec des motos deux fois plus petites et surtout plusieurs fois moins puissantes, ça demande beaucoup de courage et de concentration. Au mois de juillet, nous avions assisté à l’épreuve comptant pour le championnat canadien à Sainte-Julie, j’étais donc un peu familier avec plusieurs des participants qui tenteraient de l’emporter lors de cette clôture de la saison.
En plus des catégories MX1 et MX2 toujours chaudement disputées, s’ajoutaient tout comme l’an dernier, un circuit d’endurocross aménagé avec tout ce que cela implique de difficultés : troncs d’arbre, sections de pneu format géant, trappe de sable, piscine et j’en passe! L’équipe Blackfoot Yamaha au complet s’était déplacée pour tenter de gagner dans les deux classes. Colton Facciotti joua de malchance comme il l’avait fait à Sainte-Julie — décidément, les courses disputées en sol québécois ne semblent pas lui porter chance cette année! — en chutant lors de la pratique pour ne jamais réapparaitre. Son coéquipier Dusty Klatt, le champion en titre en MX1, a pour sa part terminé neuvième en grande finale, devenant le premier Canadien au classement. En MX2, l’impressionnant Kevin Benoit qui avait surpris bien des gens (m’incluant) en l’emportant à Sainte-Julie comptait bien continuer à nous en mettre plein la vue.
Éprouvant des difficultés lors de sa qualification en MX1 (eh oui, il participait aux deux classes!), il dut passer par le repêchage de la dernière chance qui donne un laissez-passer aux cinq premiers pour la grande finale. Disons que de la manière dont il entama le premier tour (premier au holeshot) et en creusant rapidement un écart sur ses poursuivants, il parvint à se faufiler en finale au grand plaisir des spectateurs qui le lui ont bien fait sentir. À l’intermission, nous avons eu droit à tout un spectacle de freestyle. Ben Milot, Beau Bamburg, Morgan Kaliszuk, Brody Wilson et le Français Charles Pagès qui voulait se reprendre, car selon ses dires, il n’avait pas performé à son niveau l’an passé. Lors du vote par la foule, Pagès l’a emporté, mais il s’est fait voler la vedette par une espèce de bizarre (Scott Murray) qui est arrivé avec sa rampe pour essayer l’impossible : le double backflip. J’ai déjà vu Travis Pastrana le réussir, mais le vivre en direct, c’est autre chose. Quelle sera la prochaine étape? Le triple backflip? J’ai hâte de voir ça!
Au retour, la foule était bien excitée pour la finale MX2 où plusieurs Québécois étaient qualifiés. Kevin Benoit fit un copier-coller de son repêchage en MX1 et se donna une avance confortable qui lui permit de gérer sa course à son rythme. Derrière Kevin, la lutte se fit plus serrée. Tyler Medaglia, qui roulait dans le sillage de Benoit et Tim Tremblay dans les premiers tours, commis une erreur — juste en face de nous — qui lui coûta quelques places. Une chance pour lui, la finale de 12 tours ne faisait que commencer. Fidèle à ses habitudes de la saison, le pilote de Kemptville remonta les positions jusqu’à la troisième, laquelle était bien défendue par Tim Tremblay. Environ trois tours avant la fin, le pilote Blackfoot Yamaha prit le dessus sur le pilote Kawasaki Les Chutes, mais ne put rejoindre Kevin Benoit déjà ovationné par la foule.
La soirée aurait pu se terminer là et tout le monde aurait été content. Mais il restait encore la finale d’endurocross qui promettait un bon spectacle et la grande finale en MX1. Tout comme la qualification, la finale d’endurocross nous confirma que ce n’était vraiment pas un parcours pour les pilotes inexpérimentés. C’est donc le vétéran pilote américain Mike Brown (38 ans) qui mena de bout en bout sans trop de difficulté (tout étant relatif!) suivi du géant hongrois Kornel Nemeth. Guy Giroux termina 10e, pour un gars de l’âge de mon père, on peut dire qu’il est en forme!
La finale MX1 opposait les pilotes américains aux meilleurs Canadiens (il n’y avait aucun Américain en MX2). Nous avons eu droit à une belle course, même si aucun Canadien ne s’est démarqué. Nick Wey, qui avait été signé pour l’occasion par l’équipe Kawasaki les Chutes, l’emporta, devançant Teddy Maier et Troy Adams, eux aussi sur Kawasaki. Kevin Benoit termina 19e, mais personne ne s’en souviendra, seule la victoire en MX2 compte! Après la retraite de Jean-Sébastien Roy, le Québec se cherchait une nouvelle idole, en tout cas moi je l’ai trouvée! Merci Kevin!