Alors que d’autres butinent d’une marque à l’autre, le propriétaire de cette Z1 reste fidèle à Kawasaki.
Michael Paterson de London (Ontario) exprime franchement sa préférence pour les Kawasaki des années 1970 : « J’aime leur style et je ne n’ai jamais envisagé d’acheter autre chose. »
De bouche à oreille, Paterson a retracé cette Z1 900 1974 qui dormait dans un garage de Woodstock en Ontario, par l’ami d’un ami du copain de sa sœur. Impliquée dans un accident sur l’autoroute en 1979, cette Z1 au bas kilométrage avait passé 25 ans dans l’immobilité totale. Les dommages étaient importants, le cadre était tordu et le réservoir rouillé, mais Paterson était résolu à la reconstruire. « Je l’ai entièrement démontée et je n’avais pour seul but que de tout faire pour cette Z1. »
Il a commencé par trouver un autre cadre, lequel, avant d’être soumis à la peinture à la poudre, fut renforcé de traverses supplémentaires, car Paterson est très réaliste sur la maniabilité de la Z1 qu’il décrit comme « meilleure en ligne droite que dans les virages ». Sa lucidité lui a fait reconstruire cette Z1 comme une custom inspirée d’une dragster, le principal changement étant le remplacement d’un bras oscillant en aluminium robuste de la firme britannique JMC à la place de celui en acier de série, plutôt maigrichon. Des jantes Excel de 16 po derrière et 18 po devant furent substituées à celles d’origine (respectivement de 18 et 19 pouces).
Paterson considérait avec justesse qu’une dragster avec un moteur de série serait incongru, il confia donc à un atelier reconnu de drag – Raceworks Canada de Dorchester (Ontario) – la fabrication d’un moteur convenable à l’ensemble. Raceworks poussa sa cylindrée à 1 100 cc et augmenta son modeste rapport volumétrique en réusinant ses surfaces pour un meilleur flux d’air et en y greffant des pistons Wiseco. Le vilebrequin de série fut soudé et rééquilibré, les cames vinrent de chez Web, et les carburateurs furent de type à glissière de 36 mm.
Les courtes jambes de Paterson étant incompatibles avec la hauteur de selle normale de la Z1, il greffa la fourche plus courte d’une KZ 650 et des amortisseurs moins longs. Il admet volontiers que la puissance de freinage des doubles freins à disque (mis à niveau avec des conduites en acier tressé) ne correspond pas à la puissance du moteur, mais il affirme rouler « en tenant compte de la capacité de freinage plutôt que de la puissance du moteur ».
Quatre ans après son acquisition et deux étés sur la route, Paterson adore toujours sa monture, comme en témoignent les 16 000 kilomètres parcourus. Sa puissance de 110 chevaux est « juste assez », et même s’il affirme ne pas savoir que faire sur une piste d’accélération, il a enregistré un temps respectable de 11,6 secondes sur le quart de mille après cinq essais. Mais le plus beau, comme il dit, « Je n’ai pas envie d’aucune autre moto, j’ai tout ce que je désire. »