Journée Xtreme, Heuhhh patron, j’peux prendre congé?

Par Le Guide de l'autoPublié le

Ou comment s’arranger pour convaincre son boss de vous laisser faire du motocross au lieu de travailler…

« Salut Martin, es-tu occupé le 27 juin ? » Ce genre de phrase sonne doux à mes oreilles quand elle vient d’un autre motocycliste, particulièrement si c’est Moto Journal qui appelle et que mon patron collabore. Ça annonce une belle journée de moto loin des tracas du boulot régulier ! Pour moi, la Journée Média 2008 de Motovan fut mémorable. Je faisais partie des quelques braves présents malgré les 34 degrés Celsius — à l’ombre ! — pour assister à une présentation sur les gammes de vêtements de motocross et d’enduro offertes par l’importateur canadien. J’ai vu le monde de la moto sous un autre angle. Celui du marché, du marketing, des nouveaux produits adaptés à la clientèle. Intéressant ! Mais quoi de mieux que d’essayer des vêtements pour les évaluer ? Motovan fournissait donc gants, pantalons et maillots de marque Extreme et des casques Zox, en plus de mettre à notre disposition trois motos (Suzuki RM125, Honda CRF250 et KTM 144 SX) et deux VTT pour vraiment bien les tester (les vêtements bien sûr, les motos et les VTT eux, sont parfaitement accessoires !).

La veille, je me suis rendu sur le site Internet de S.R.A. Motocross (www.sramotocross.com) pour constater avec angoisse qu’il ne s’agissait pas ici d’un petit parcours pépère, mais d’une vraie piste de motocross sablonneuse avec des sauts qui me semblaient d’une hauteur tout à fait déraisonnable puisque mon expérience hors route se résume à quelques sentiers et aux chemins gravelés… Pour ajouter au stress, je réalise à l’arrivée que Motovan a invité des professionnels pour rouler avec nous, j’ai donc pu faire un brin de conversation et voir rouler de près les Guy Giroux, Michel Metcalf, Marc-Antoine Généreux, Dany Riverain, Karel et Kevin Benoît. Il me faudra trouver un moyen de ne pas me mettre dans leurs pattes sur la piste !

C’est un départ !
Heureusement, un circuit avec moins d’altitude est disponible à côté de la piste où s’éclatent les pros à trente pieds dans les airs. J’y ferai mes débuts après avoir reçu de l’aide pour faire démarrer la Honda 250 4 temps. Ça prend du mollet et de la synchronisation pour démarrer ces motos-là au kick, mais surtout beaucoup d’humilité. Je me fixe un objectif réaliste : ne pas me faire dépasser par le ti-cul de 8 ans qui tourne sur le même circuit que moi… c’est un départ !

Les premiers tours de roue se font à une lenteur extrême, puis la confiance vient et le rythme augmente. Les conseils des pros et des amateurs présents me donnent confiance et me permettent de progresser rapidement, au point où en après-midi, je me sens d’attaque pour rouler sur la piste qui me donnait le vertige le matin même. J’y vais entre les sorties des pros, bien sûr. Je ne suis pas si masochiste ! Il faut dire qu’à ce moment, je roulais la KTM 144 SX, une moto qui me convenait parfaitement. J’ai eu beaucoup de plaisir à la rouler sur une roue dans un pied de sable mou en fond de troisième… Moi qui suis habitué à me battre avec mes grosses double usage dans le sable, j’ai été étonné de la facilité avec laquelle se négocient les mêmes conditions avec des motos ultralégères et dotées de pneus performants.

Un autre tour : et si je donnais un peu plus de gaz ici, et là, ouahhh! J’ai dû sauter au moins 4 pieds dans les airs : j’éprouve un mélange d’euphorie et de honte devant le côté pathétique de l’exploit en regardant les autres « voler » autour de moi ! Tranquillement, je prends confiance, assez pour remarquer les différences entre les trois modèles de motos en essais et apprécier le confort des vêtements fournis pour l’occasion , malgré l’accablante chaleur de la journée. Une fois qu’on roule, même si le motocross est un sport très physique, les vêtements adaptés se font oublier et c’est d’ailleurs ce qu’on leur demande ! Pas besoin de se ruiner pour être à l’aise.

Un autre tour de piste : une autre bouteille de Gatorade ! Ma sixième en trois heures… Tiens, je commence à avoir mal aux mains ! Un autre tour : j’ai indéniablement mal aux mains ! Les ampoules ont crevées. De toute façon, je suis quasiment le seul encore en piste, ce qui ne fait pas changement, pour ceux qui me connaissent ! Un dernier wheelie et je rentre ! Faudra soigner ça de retour à la maison (en passant par Montréal, en moto à l’heure de pointe, il fait toujours 34 degrés… beau supplice !). Le lendemain, à part des courbatures et des ampoules un peu partout, j’ai une seule idée en tête : rouler de nouveau sur une piste de motocross ! Je me surprends à regarder les motocross sur les petites annonces. À moins que j’en loue de temps en temps ? Sinon, il me faudra tenter d’oublier cet apport d’adrénaline au plus tôt !
Difficile sevrage… 

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